L’archéologie à l’honneur au Musée de l’AUB

Patricia ANTAKI-MASSON | 27/09/2016

Patrimoine

Exposition

Pour les passionnés d'archéologie, une exposition à ne pas manquer est celle du Musée de l'AUB qui fête ses 50 années de fouilles. Zoom sur quelques fascinants objets qui nous plongent au coeur de l'histoire.

Les différentes équipes qui se sont succédé pendant 50 ans au Musée archéologique et au département d'histoire de l'AUB ont excavé non moins de huit sites majeurs à travers le pays : trois au centre-ville de Beyrouth (l'ancien tell, la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes et le site des locaux du quotidien an-Nahar), deux au sud, l'un à Tyr et l'autre à Tell Burak, près de Sarafand, un autre près de Batroun, Tell Fadous-Kfar Abida, un autre encore dans la Békaa, à 16 km au sud de Baalbeck, Tell el-Ghassil, et un dernier à l'emplacement du College Hall, partiellement détruit par une voiture piégée en 1991.
Les résultats de ces fouilles ont livré de précieux vestiges datant de 3 000 ans avant notre ère jusqu'à l'époque ottomane ainsi qu'un matériel riche et varié que l'on peut admirer au coeur d'une mise en scène qui vous plongera dans l'univers captivant d'un site archéologique.

Une très ancienne balance

Le site de Tell Fadous à Kfar Abida était, il y a 5 000 ans, un centre résidentiel et administratif fortifié de la côte libanaise. Parmi les nombreux objets découverts, figure un modeste bout d'os qui n'a pas échappé au regard averti des archéologues. Il s'agit d'une balance, sans doute la plus ancienne connue, qui a vraisemblablement
servi à peser des objets précieux. Une reconstitution de l'objet est proposée et vous permet de vous faire une idée plus précise de l'intégralité de cette pièce unique.

Un label pour l'huile phénicienne
C'est lors des fouilles du tell de Beyrouth menées par l'équipe de Leila Badre qu'ont été mises au jour les
plus anciennes traces d'occupation de la ville ainsi que des entrepôts de la période phénicienne. Dans l'une
des pièces appartenant à cet ensemble, gisait un lot de 13 amphores dont certaines étaient peintes d'une
inscription phénicienne signifiant « pour l'huile ». Une preuve de plus de la qualité de l'huile phénicienne et de son importance dans l'économie méditerranéenne.

Des grenades médiévales ?
Sous l'actuelle cathédrale Saint-Georges des grecsorthodoxes à Beyrouth, mis à part les abondants
vestiges hellénistiques, romains et byzantins, tout un ensemble datant de l'époque des Croisades a été
identifié : une église décorée avec des fresques et son cimetière attenant, une boulangerie et un espace comprenant un lot de curieux objets en forme de toupies en terre cuite percés d'un minuscule orifice. À quoi
servaient-ils ? Régulateurs de feu de potier, brûle-parfum ou grenades que l'on projetait manuellement ou à
l'aide de catapultes pour brûler les assaillants.

Magie noire à Tyr
Une découverte importante est l'unique temple phénicien de Tyr qui a livré entre autres deux ancres placées
là sans doute par des marins comme ex-votos. À proximité, l'archéologue belge Eric Gubel a exhumé un
document de l'époque romaine du plus grand intérêt : des tablettes de plomb comportant un texte latin. On
y lit une malédiction adressée contre des chevaux et des cochers de la faction rivale de l'hippodrome. Il s'agit de tablettes d'envoûtement pareilles à celle trouvée jadis à Beyrouth.

Infos pratiques : du lundi au vendredi, de 9h00 à 17h00 et jusqu'au 30 septembre. Pour plus d'infos, contactez le 01/759665.

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