Nouveau président pour un nouveau départ

Cynthia Stephan | 01/11/2016

Liban

Election

Le général Michel Aoun a été élu le lundi 31octobre 2016 à la présidence de la République libanaise, mettant fin à un vide institutionnel de deux ans et demi.

Lors du second tour de scrutin au Parlement, il a obtenu la majorité de 83 voix sur 127. 36 députés ont voté blanc. 7 bulletins ont été annulés. Une voix a également été attribuée à Sethrida Tawk.
Ce second tour a fait l'objet de cafouillages. Les députés ont dû voter à trois reprises. Les deux premières fois, 128 bulletins avaient été déposés dans l'urne alors que 127 députés étaient présents dans l'hémicycle.
La candidature du fondateur du Courant patriotique libre était soutenue par les Forces libanaises, le courant du Futur, le Hezbollah et le Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt. Le chef chrétien du Liban-Nord et candidat lui aussi à la présidentielle, Sleiman Frangié, avait demandé aux députés qui soutiennent sa candidature de voter blanc. A l'instar de M. Frangié, le président du Parlement et leader du mouvement Amal Nabih Berry, ainsi que le chef des Kataëb Samy Gemayel avaient annoncé que leurs députés voteraient blanc. Des figures indépendantes comme Nagib Mikati, Ahmad Karamé, Dory Chamoun, Boutros Harb et Nayla Tuéni avaient également annoncé qu'ils voteraient blanc.

Réactions à l'élection
La victoire de Michel Aoun a été célébrée par des feux d'artifice à Beyrouth et dans d'autres régions du pays, où des milliers de voitures klaxonnaient, des partisans brandissaient son portrait et d'autres sablaient le champagne.
La Syrie exultait aussi. « C'est le triomphe de la résistance, de la Syrie et de ses alliés », a salué le quotidien proche du pouvoir Al-Watan.
L'Iran a « félicité » le peuple libanais, voyant dans cette élection « un pas important pour enraciner la démocratie et assurer la stabilité du Liban ».
À l'ONU, le secrétaire général Ban Ki-moon a félicité le nouveau président. « Il a espéré que les parties libanaises continuent à travailler dans un esprit d'unité et dans l'intérêt national ».
En saluant l'élection, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a souligné que les nouvelles autorités devraient « garantir la stabilité du pays » tout en adoptant « les mesures sociales et économiques pour le bien de tous les Libanais ».
Son concurrent Sleimane Frangié a indiqué qu'il « respectait les résultats ».
Mais sur les réseaux sociaux, ses détracteurs raillaient l'ancien militaire qui qualifiait il y a peu d'« illégitime » ce Parlement qui l'a élu...

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