Je blogue donc je suis

Stéphanie Jabre | 25/11/2016

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Des millions d'ados dans le monde tiennent un blog comme on tient un profil sur Facebook ou Instagram. Cet espace numérique qui a remplacé «Le journal intime» est avant tout un espace d'expression libre.

La blogosphère libanaise compte de plus en plus de jeunes blogueurs qui utilisent Internet comme moyen de communication en créant un blog pour s'exprimer et diffuser des textes, des images, des vidéos et de la musique. Si les adultes bloguent pour exposer leur avis sur des sujets d'actualité, la «blog generation» des teenagers tient plutôt des blogs comme des revues personnelles, un partage d'émotions avec d'autres internautes, sur leur vie, leurs loisirs, ou encore leurs journées au collège, illustrées par des vidéos, photos, etc. Sur la Toile, de nombreux sites, tels que «Skyblog», ou «wordpress.com» offrent à chacun cette opportunité. Un blog c'est aussi un outil pédagogique, adopté dans plusieurs écoles afin de motiver les élèves à lire et à écrire en maniant davantage les mots, se familiarisant ainsi avec la langue d'écriture adoptée.
Certains adultes, experts ou amateurs blogueurs, vivent de leur blog, parce qu'ils sont rémunérés pour écrire, ou parce que des spots publicitaires sont diffusés sur leur blog. D'autres mesurent le succès de leur blog au nombre de «followers», de «likes» ou de clics. Quoiqu'il en soit, blogueurs jeunes ou adultes, amateurs ou professionnels, tous ont en commun la passion au cœur de leur projet et le désir de la partager.

Histoire de blogueur
Claude El Khal crée son blog il y a quelques années. Très vite, il devient très actif en publications personnelles, sur Facebook, Twitter, et sur son blog personnel «My Beirut Chronicles»*, qu'il considère comme son «fer de lance». Écrivain, réalisateur, producteur, dessinateur, chroniqueur, Claude El Khal est surtout un fervent observateur des phénomènes de société et de politique au Liban, thèmes omniprésents dans les articles ou posts qu'il publie sur son blog.
«En bloguant, j'ai découvert un moyen de m'exprimer librement, sans passer par les médias officiels, raconte Claude. Cela a commencé par des réflexions parsemées une fois par semaine ou deux fois par mois. Le vrai déclic s'est opéré après les attentats contre Charlie Hebdo en janvier 2015 qui m'ont bouleversé. Depuis, je n'ai plus arrêté d'écrire, confie-t-il. Mon blog est de plus en plus riche en articles, dessins d'humour, etc. Il est vrai que la politique et la société sont mes sources d'inspirations préférées, mais je donne mon opinion également sur des sujets qui me révoltent, telle que la pauvreté au Liban, des sujets d'actualité ou d'autres que personne n'aborde et que je traite avec humour. Les lecteurs sont libres de partager ou pas mon avis. Je reçois souvent des critiques acerbes sur certains articles que je publie. Je les accepte.»

Netiquette du blogueur
«Un blog est d'autant plus crédible qu'on écrit avec intégrité, explique Claude. J'ai peut-être la prétention de penser que j'ai quelque chose d'intéressant à dire, alors je l'exprime, mais sans que cela ne touche à la dignité d'une personne. L'éthique et la déontologie sont des principes fondamentaux à ne pas transgresser en bloguant. Croire à ce que l'on dit, manier un talent d'écriture, s'intéresser au monde qui nous entoure, voilà une recette simple pour bloguer en liberté», conclut Claude El Khal.

* Blog «My Beirut Chronicles»: http://claudeelkhal.blogspot.com/
Page Facebook : My Beirut Chronicles.

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