Naya et ses mandalas

Cynthia Stephan | 18/11/2016

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Art

Naya Stephan est une jeune adolescente de 13 ans qui s'adonne à un passe-temps bien particulier: les mandalas. Elle a découvert cet art ancien sur les réseaux sociaux, génération oblige, et depuis, elle dessine à chaque fois qu'elle le peut.

Les ateliers de Mandalas fleurissent à Beyrouth comme les pâquerettes au printemps. C'est dans un centre de Yoga à Achrafieh que Junior s'est initié à cet art ancestral. À la porte, on se déchausse et on entre dans une grande salle aux lumières tamisées. Les apprentis artistes sont tous là, assis en tailleur sur les tapis. La plupart sont des étudiants en arts visuels et graphic design. Quelques étrangers qui connaissent déjà l'art mandala. Et sortant du lot, Naya, la benjamine.
L'atelier est animé par Liliana el-Ashi, qui commence par expliquer à ses élèves le sens et les origines du Mandala. C'est un mot sanskrit signifiant «Cercle, centre, unité, totalité.» Il s'exprime dans un dessin circulaire, convergeant vers un centre. Dans la tradition orientale, le cercle représente le «Divin», sa manifestation, sa création. Ce symbole du cercle se retrouve dans toutes les cultures, tant occidentales qu'orientales. Le cercle est symbole de la vie: naissance, maturité, mort et résurrection ou renaissance. Pratiquement tout, autour de nous, est circulaire ou mandala: l'atome, la terre, l'univers...

Un passe-temps surprenant
Liliana est impressionnée par le travail de l'adolescente. «Son travail est méticuleux. Il dégage une maturité surprenante vu son âge.» Interrogée, Naya avoue avoir appris à dessiner des mandalas en regardant des vidéos sur YouTube ou en suivant des artistes internationaux sur Instagram. «Au départ, c'était du copiage. Je m'appliquais à reproduire des dessins tout faits. Petit à petit, j'ai laissé libre cours à mon imagination pour dessiner des mandalas plus personnalisés.» L'étape du coloriage est ce qu'elle appréhende le plus: «Parfois, le choix des couleurs s'avère mauvais. Le mariage de telle et telle teinte gâche tout le travail. Les couleurs doivent sublimer le dessin, le rendre plus attrayant, plus complet.»

Un passe-temps thérapeutique
L'adolescente avoue avoir des journées très chargées comme beaucoup de jeunes de son âge. L'école, elle est en classe de 4e au Grand Lycée Franco-Libanais de Beyrouth; les devoirs quotidiens; les activités extra scolaires, elle prend des cours de théâtre, de tennis, et fait de la natation et du ski. Tout cela lui laisse peu de temps libre. «Pourtant, dessiner des mandalas me permet de déstresser, de faire le vide dans ma tête et de ne plus penser qu'au dessin qui s'esquisse devant mes yeux. Comme si je regardais dans un miroir pour voir mon état d'âme, mes sentiments du moment. C'est magique!»

À savoir
Pour faire un mandala, il n'est pas nécessaire de bien dessiner. Le dessin n'est pas le but. C'est un temps de méditation, de silence, de lâcher-prise. C'est pourquoi le mandala est considéré aujourd'hui comme un outil thérapeutique.

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