Mettre fin au sida d'ici 2030

Cynthia Stephan | 01/12/2016

Santé

Journée Mondiale

Tandis que beaucoup ouvrent aujourd'hui la première case de leur calendrier de l'Avent, d'autres, et ce depuis le 1er décembre 1988, accrochent à leur poitrine un petit ruban rouge en signe de lutte contre le sida.

28 ans après la découverte du VIH, plus de 37 millions de personnes sont aujourd'hui infectées dans le monde et 1 séropositif sur 4 ignore qu'il est porteur du virus. L'épidémie ne faiblit pas : l'accès aux traitements progresse moins vite que les nouvelles contaminations.

Le message de Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations Unies est clair : « Le temps dont nous disposons pour agir diminue. » Il est possible d'éradiquer l'épidémie d'ici 2030. Encore faut-il que les gouvernements s'en donnent les moyens. « Il nous faut plus que doubler le nombre de ceux qui reçoivent un traitement salvateur. Nous devons assurer aux adolescentes et aux jeunes femmes les moyens de s'instruire et de se protéger contre le VIH. Et il faut aussi que certains groupes ciblés aient accès à tout l'éventail des services, dans la dignité et le respect. »
« Le Programme de développement durable à l'horizon 2030 a été adopté avec la volonté de ne pas faire de laissés-pour-compte. Dans aucun domaine ce principe ne revêt autant d'importance que dans la lutte contre le sida. C'est en aidant les personnes jeunes, vulnérables et marginalisées qu'on enraiera la progression de l'épidémie. »

Dans son message au sujet de la journée mondiale de lutte contre le sida, Ban Ki-Moon insiste également sur la nécessité d'éliminer la condamnation sociale et la discrimination dont sont trop souvent victimes les malades du sida. La mobilisation doit rester entière.

Une journée contre les inégalités

Cette journée doit aussi permettre de rappeler que si la lutte contre le SIDA est un des objectifs de développement durable de l'ONU, c'est parce que l'épidémie accentue les inégalités entre les pays et les populations. En effet, l'espérance de vie recule dans 14 pays Africains et « Le sida joue un grand rôle dans cela : il touche davantage les pays d'Afrique sub-saharienne et les enferme dans la pauvreté. Au Swaziland, 33,4% des 15-49 ans sont touchés. Au Bostwana, c'est 24,1%. »
C'est d'ailleurs selon cet objectif que l'Onusida introduit sa stratégie pour la période 2016-2021 : « Mettre fin à l'épidémie de sida impliquera de progresser dans le respect de l'ensemble des droits : droits civils, culturels, économiques, politiques, sociaux, sexuels et reproductifs. Défendre les droits de tous, notamment des enfants, des femmes, des jeunes, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des consommateurs de drogues injectables, des professionnels du sexe et de leurs clients, des personnes transgenres et des migrants est fondamental pour garantir leur accès à des services salvateurs. C'est en respectant les droits des laissés-pour-compte que ces derniers pourront jouer un rôle de premier plan dans la lutte pour mettre fin au sida, grâce à leurs connaissances et leur autonomisation, leur mobilisation et leur engagement. »

Cette année encore, la journée a pour thème "Objectif zéro: zéro nouvelle infection due au VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida".

Statistiques mondiales

• 18.2 millions de personnes [16.1 millions–19.0 millions] ont accès à la thérapie antirétrovirale (juin 2016)
• 36.7 millions de personnes [34.0 millions–39.8 millions] vivaient avec le VIH dans le monde (fin 2015)
• 2.1 millions de personnes [1.8 million–2.4 millions] ont été nouvellement infectées par le VIH (fin 2015)
• 1.1 million de personnes [940 000–1.3 million] sont décédées de maladies liées au sida (fin 2015)
• 78 millions de personnes [69,5 millions–87,6 millions] ont été infectées par le VIH depuis le début de l'épidémie (fin 2015)
• 35 millions de personnes [29,6 millions–40,8 millions] sont décédées de maladies liées au sida depuis le début de l'épidémie (fin 2015)

Historique

La Journée mondiale de lutte contre le SIDA fut établie en 1988 par l'Organisation Mondiale de la Santé, préoccupée devant la pandémie de sida. Le principe de cette journée mondiale fut validé à l'unanimité par les 140 pays qui participaient au Sommet mondial des ministres de la Santé sur le sida, à Londres en janvier 1988. En octobre de la même année, l'Organisation des Nations Unies déclarait dans une résolution selon laquelle l'OMS avait proclamé le 1er décembre « Journée Mondiale de Lutte contre le Sida » et soulignait l'importance de cette manifestation. Il s'agissait de faire de cette journée une occasion pour les gouvernements, les programmes nationaux de lutte contre le VIH/sida, les organismes locaux et non gouvernementaux, les associations ainsi que les individus, de démontrer l'importance qu'ils accordent à la lutte contre l'épidémie et à leur solidarité dans ce combat. Cette journée est l'une des plus suivies sur la planète. Elle est l'occasion de parler de l'épidémie dans les médias et elle permet aux associations de lutte contre le VIH/sida d'organiser des manifestations.

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