Cœurs en fête pour nos mamans

Adélaïde DUCHET | 23/02/2017

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Dossier

Non, la fête des mères n'est pas née de la dernière pluie. La maman est célébrée depuis belle lurette parce que, depuis belle lurette, mamans, on vous aime !

Câlins, fleurs, petits mots de gratitude ou services rendus à la cuisine, tout est bon pour dire à nos mamans qu'on les aime et que l'on reconnaît aussi leur statut (souvent ingrat) d'impératrice du foyer.

Une fois l'an au printemps
Grecs et Romains organisaient déjà une cérémonie en l'honneur de Cybèle, mère des dieux et déesse de la fertilité. En Phénicie, on fête aussi l'amour et la fécondité sous les traits d'Ashtarout, en Afrique sous ceux d'Asase Ya et aux Caraïbes d'Orisha, tandis que la mythologie celte chante Onuava. Il n'est pas une seule civilisation, en fait, qui n'honore la mère, symbole de vie et d'abondance.

La femme aux mille visages
Chaque ethnie confère à la femme-mère une seconde qualité : l'Arménie, l'amour et la beauté, les Incas, le renouveau (avec Mama Quilla, déesse de la lune, du cycle féminin et de l'enfantement), d'autres civilisations, la joie et la générosité, et même son don de couturière, à travers Pukkeenegak, divinité inuit.
On loue aussi ses dons les plus subtils comme l'initiative féminine chez les Iroquois, sa conscience chez les Hindous ou son intuition en Norvège.
Une chose est certaine : les sociétés ont fait la part belle à la femme qui se reconnaît aujourd'hui dans ce portrait plusieurs fois millénaire. C'est à coup sûr pour embrasser cette poly-compétence féminine que le peuple zulu vénère avec une tendresse débordante sa mère de la fertilité, Mbaba Waresa, qu'il gratifie de l'éloquent titre de «déesse des arcs-en-ciel».

De fil en aiguille
Si Anna Jarvis crée en 1912 la Journée de la mère aux États-Unis, c'est le Maréchal Pétain qui institue en 1941 la fête des mères au mois de mai, sous la protection de la Vierge Marie, «Reine des mamans».

Voix de femmes, cœurs de mères

Être maman, c'est ?
– Aimer et être aimée. Nada, 48 ans, institutrice.
– Un don de Dieu. Nadine, 38 ans, éducatrice.
– Prendre soin, aimer, offrir et ressentir ce manque typiquement maternel quand nos enfants sont éloignés. Mani, 29 ans, femme de ménage.
– Accompagner son enfant avec bienveillance et respect sur le chemin de la vie. Audrey, 33 ans, chargée de communication.
– Découvrir puis vivre chaque jour l'amour durable et sans condition. Cécile, 54 ans, fonctionnaire.
– Protéger et guider vers l'autonomie. Sylvia, 53 ans, institutrice.
– L'amour infini. Joëlle, 36 ans, assistante de direction.
– Être présente. Nilo, 27 ans, femme de ménage.
– Transmettre l'amour comme bagage essentiel. Adèle, 44 ans, thérapeute.
– Pour le moment, c'est envoyer de l'argent au Bangladesh à mes enfants. Shanty, 35 ans, femme de ménage.
– Apprendre à conjuguer les verbes donner, se donner, ordonner et pardonner à tous les temps avec amour. Mireille, 42 ans, infirmière.
– Écouter, soigner les bleus (au genou mais surtout au cœur) et donner sans attendre en retour. Rim, 44 ans, mère au foyer.
– Être tendresse. Maria, 36 ans, institutrice.
– Se sacrifier. Lara, 32 ans, pharmacienne.
– L'oubli de soi. Jackie, 46 ans, éducatrice.
– Une source intarissable et insoupçonnable. d'amour. Roula, 38 ans, professeur de yoga.

Être maman, ce n'est pas simple tous les jours. Vous vous y attendiez?
– Non ! Et aucun mode d'emploi à disposition. Audrey.
– Je ne m'attendais pas à éprouver parfois un sentiment de désespoir, me sentir coupable, ni même avoir l'impression de n'être pas une bonne mère. Rim.
– Heureusement que je n'avais aucune idée des nuits blanches qui m'attendaient, puis des débordements de mes ados, et des soucis annexes de la vie... Adèle.
– Un travail épuisant et routinier, mais en même temps une bénédiction de Dieu, où règnent finalement patience, plaisir et beaucoup d'amour. Jackie.

Où puisez-vous vos forces au quotidien ?
– Dans le souvenir de ma mère. Son don de soi me pousse à aller toujours de l'avant. Nada.
– Je me noie dans le travail. Et comme je suis heureuse d'avoir du travail, le sourire revient vite. Shanty.
– En acceptant d'être vulnérable. J'ai appris à demander de l'aide. Rim.
– Dans la prière. Mani et Danielle.
– Dans le rire de mes enfants. Maya, 50 ans, professeur.
– Dans des moments où je peux me retrouver moi-même, loin des tâches quotidiennes: le yoga, par exemple, me recentre et me ressource. Roula.
– En mon mari. Sylvia et Maria.
– Dans les petits riens positifs et pleins d'amour du quotidien (un lever de soleil, un sourire...), les jolies rencontres et, maintenant que les enfants sont plus grands, un peu de temps pour moi enfin : méditation, randonnées ou chaleur d'un verre partagé. Adèle.

Le meilleur souvenir dans votre rôle de maman ?
– Mes enfants qui rentrent de voyage. Danielle.
– Découvrir enfin la frimousse de mes bébés juste après l'accouchement. Adèle.
– Quand un de mes enfants m'exprime son amour ou sa gratitude. Sylvia.
– La première fois que ma fille a dit «maman». Maria.
– Lorsque ma fille, après m'avoir embrassée, pose son cartable dans le bus, puis revient vers moi en me serrant fort, même si le chauffeur attend. Audrey.
– L'odeur de bébé de mes enfants. Rim.
– Quand la maison grouillait d'enfants. Maya.
– Le moment où l'on a déposé mon fils sur mon cœur, juste après l'accouchement. Nadine.
– Les balades au bord de la mer avec ma fille, au Sri Lanka. Nilo.
– Prendre conscience à l'échographie que le cœur de mon enfant battait. Nada.
– Une lettre de ma fille à onze ans : elle faisait le bilan de notre relation, avec ses mots et son regard d'enfant, et pourtant tellement de maturité déjà. Cécile.
– Tenir mon fils à sa naissance : un être humain si petit mais qui prenait déjà une telle place dans mon cœur. Lara.

Le plus beau cadeau que la maman qui est en vous rêverait d'avoir ?
– C'est la vie, mon cadeau : pleine d'amour, avec un soleil qui brille chaque matin. Rim.
– Que ma fille fasse des études universitaires et se marie. Nilo.
– Avant même de rêver d'être maman, petite, je rêvais d'être grand-mère. Adèle.
– De bonnes études pour ma fille. Plus tard, j'espère qu'elle sera médecin. Mani.
– Que mon enfant reste intègre, et soit épanouie dans sa vie de femme. Audrey.
– Savoir mes enfants heureux. Cécile, Maya, Feyrouz, Sylvia et Liana.
– Les voir exceller dans leur travail. Lara et Jackie.
– Qu'ils soient épanouis et réalisent leur rêve. Roula.
– Construire une maison au Bangladesh, avec des fleurs et des photos, pour y vivre avec mes enfants et mes petits-enfants.

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