17/12/2023
La semaine de la presse dans les écoles est devenue un événement incontournable. Organisée en France depuis plus de vingt ans, avec le ministère de l'Éducation nationale et d'autres partenaires, elle fait réfléchir les élèves sur le fonctionnement des médias. Pour sa version 2017, la semaine de la presse s'est donnée comme thème: «D'où vient l'info?» Au Liban, de nombreuses écoles ont adopté ce projet pédagogique. «Il s'inscrit dans les activités de l'école pour éduquer aux médias, renforcer l'éveil à l'esprit critique et s'ouvrir au monde qui nous entoure», explique cette jeune institutrice en charge des classes de septième, au collège Élysée.
Les journalistes à l'école
Durant la semaine de la presse, il est fréquent que les écoles invitent des journalistes à présenter leur métier et à répondre aux questions des élèves. «Généralement, ces derniers sont bien documentés. L'école met à leur disposition journaux et périodiques. Ils effectuent des recherches avec leurs professeurs et nous reçoivent en parfaits connaisseurs du jargon journalistique. Ils parlent du chemin de fer, du chapeau, de l'ours, des oreilles de l'article» explique l'une de nos journalistes ravie. «Le débat porte ensuite sur le métier, ses risques, nos sources d'informations et leur fiabilité... Nous insistons sur deux qualités essentielles d'un rédacteur : la curiosité (pour trouver un sujet intéressant) et l'objectivité (pour informer le lecteur, sans prendre parti)».
Les écoliers au journal
En visite à la rédaction de Junior située dans les locaux de L'Orient-Le Jour, les élèves découvrent qu'il y a là toute une équipe au travail.
Cynthia, secrétaire de rédaction, reçoit les articles et les corrige. Elle est donc notre première lectrice. Sylva, maquettiste, procède au montage de l'article et choisit les couleurs des titres et la taille des photos, afin de rendre le visuel attrayant. Accueillis par notre jeune directeur Michel Hélou, les élèves du collège des Saints-Cœurs, Beit-Chabab, saisissent l'occasion pour mieux connaître l'historique du journal, et questionnent Michel sur le choix des articles, sur la censure et le droit à la liberté d'opinion.
L'imprimerie ouvre ses portes aux classes
En dernier lieu, les élèves se rendent à l'imprimerie Raïdy, qui publie Junior. Tous les procédés d'imprimerie sont automatisés et relayés par réseau informatique. «Une découverte impressionnante», avoue Karim, qui remarque que l'intervention du personnel est quand même nécessaire à chaque étape, pour obtenir un magazine de qualité, net et sans défauts.
Le journal scolaire
Pour Mirella Gharzouzi, enseignante en classe de CM2 A au collège des Saints-Cœurs à Beit-Chabab et sa collègue Thérèse Bejjani, documentaliste, l'expérience a été concluante et a motivé leurs élèves à rédiger un journal scolaire, consacré à l'environnement et à l'éco-tourisme de Beit-Chabab. «Nos élèves semblent très inspirés après leurs visites, surtout en ce qui concerne la rigueur dans la recherche de l'information et le style d'écriture à adopter, direct et succinct. Ils ont même choisi la couleur de leur journal, après consultation d'échantillons dans l'imprimerie».
Au collège des Saints-Cœurs, Sioufi, les élèves de la 6e se sont amusés à retirer les titres de dizaines d'articles piochés dans Junior pour les remplacer par d'autres titres, qui soient informatifs, incitatifs ou accrocheurs.
