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Faten Baz-Kerbage | 22/09/2017

Sport

Sciences

Entre l'école et les devoirs, le sport est considéré parfois comme une contrainte surtout quand on est ado. Mais, dès qu'on s'y met, on prend plaisir à bouger!

Après une séance d'exercice physique, on a souvent l'impression qu'une sensation de bien-être et d'apaisement traverse notre corps et nourrit notre esprit. Il y a certainement une raison à cela...

Comment le sport agit-il sur notre humeur?
Notre système hormonal et notre système nerveux travaillent en synergie. Ils sont sensibles à tout stimulus extérieur auquel ils réagissent en libérant des neurotransmetteurs et des hormones, dont le taux conditionne notre psychisme, notre santé et joue fortement sur notre humeur.
Le sport stimule notre corps. Au moment de l'entraînement, notre cœur bat plus vite et notre circulation sanguine s'active pour approvisionner nos muscles en oxygène. Notre cerveau reçoit plus d'oxygène et plus de nutriments, parmi lesquels des acides aminés nécessaires à la synthèse des hormones, et des neurotransmetteurs. Dès les premières minutes d'exercice sportif, nos glandes surrénales réagissent et libèrent dans le sang des substances qui vont stimuler l'hypophyse et l'hypothalamus. Ces deux glandes vont donner l'ordre aux neurones qui fonctionnent immédiatement à un niveau plus élevé. Ils émettront des influx nerveux intenses dont l'action se traduira par de grosses décharges de neuromédiateurs qui se transmettent de neurone en neurone pour activer certaines zones de notre cerveau. Notre système hormonal va lui aussi répondre à ce stimulus par une libération d'hormones qui contribuent à influencer nos sensations.

Est-il vrai que le sport rend heureux?
Oui, puisque le sport stimule le centre de nos émotions en activant notre circuit de récompense.
Durant l'entraînement, plusieurs neurotransmetteurs sont libérés. Leurs taux augmentent considérablement durant l'activité et leurs effets se font ressentir même des heures après l'exercice. Ce circuit prend naissance dans l'aire tegmentale ventrale de notre cerveau et unit plusieurs régions cérébrales dont le noyau accumbens, l'hippocampe, l'amygdale et le cortex frontal, responsables de notre plaisir.
L'une des molécules secrétées, en grande quantité, lors de l'entraînement physique, est la dopamine. Cette molécule est connue comme étant la molécule du bonheur! Elle est produite à partir d'un acide aminé, la tyrosine, apporté à notre corps par les protéines alimentaires et véhiculé à notre cerveau par la circulation sanguine. La dopamine synthétisée est secrétée par les neurones situés au cœur du cerveau, dans l'aire tegmentale ventrale et par la substance noire.
Quand le taux de dopamine augmente dans notre cerveau, nous éprouvons une sensation de plaisir intense. Ce neurotransmetteur agit aussi pour augmenter notre vigilance, notre concentration, améliorer notre mémoire, et nos capacités cognitives.
Mais ce n'est pas tout! Notre cerveau libère aussi de grandes décharges d'endorphines qui sont les hormones du bien-être, responsables de notre sensation d'apaisement et de relaxation! Une fois libérée par l'hypothalamus et l'hypophyse, cette hormone passe dans notre sang pour être véhiculée vers notre système nerveux central, là où elle est dispersée pour agir sur tout notre corps. Au-delà de 30 minutes d'effort physique, le taux d'endorphines commence à augmenter significativement pour atteindre cinq fois les valeurs de repos, 45 minutes après l'arrêt de l'effort. Les endorphines sont décrites comme étant la morphine naturelle que notre organisme produit par lui-même. Elles agissent comme un antidouleur et ont une action anxiolytique qui nous permet d'être moins stressés.
Le sport permet d'augmenter aussi les taux de la sérotonine. Secrétée par les neurones du raphé, situés dans notre tronc cérébral, la sérotonine est un neurotransmetteur qui régule notre horloge biologique et qui intervient dans notre rythme veille/sommeil. La pratique régulière du sport améliore la qualité de notre sommeil profond qui devient plus réparateur.

Est-il indispensable de pratiquer du sport quand on est ado?
Le sport crée une cascade d'hormones nécessaires à la croissance et au développement de notre corps lorsqu'on est adolescent.
Notre croissance est contrôlée par le complexe glandulaire: hypophyse-hypothalamus. L'hormone de croissance est libérée dans la nuit pendant l'endormissement, lors des phases de sommeil profond.
La dopamine, qui augmente lors de l'entraînement physique, stimule la production de cette hormone de croissance. Elle sera libérée en plus grande quantité et stimulera ainsi la croissance. Les études scientifiques ont permis de prouver que les enfants et ados qui pratiquent une activité sportive régulière ont une taille largement supérieure à ceux qui n'en pratiquent pas.

Le sport stimule la production de testostérone
À la puberté, l'hypothalamus et l'hypophyse envoient des messages hormonaux aux testicules afin de synthétiser la testostérone qui va permettre la maturation des jeunes spermatozoïdes et l'apparition des caractères sexuels secondaires. La testostérone existe aussi chez les filles, en petite quantité. La particularité de la testostérone est sa capacité d'agir au niveau du muscle et d'y stimuler la production de protéines: le muscle gonfle. Plus le taux de testostérone est élevé, plus le développement musculaire est visible.
Le sport est bénéfique à tout âge. Grâce aux décharges d'hormones et de neurotransmetteurs, il stimule notre vigilance, renforce notre concentration et agit sur notre mémoire. Quand on est ado, l'activité sportive régulière permet une croissance harmonieuse, des os solides et une musculature bien développée. Mais il faut rester raisonnable et éviter les excès et les surentraînements qui pourront provoquer un épuisement physique et d'autres effets nocifs. Certains sports de haut-niveau comme la gymnastique peuvent retarder la croissance, d'autres comme le basket ont, au contraire, un effet stimulant.

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