Première pour le Liban aux JO de PyeongChang

Nayla Chkaibane | 26/01/2018

Sport

Jeux Olympiques

Un skieur de fond sera au départ du 15 km freestyle pour une première participation du Liban* dans une épreuve de ski nordique depuis 1956. Et pourtant, ce jeune homme de 19 ans a découvert le ski de fond il y a seulement trois ans.

Comment le ski de fond a retrouvé le chemin des JO?
Raymond Succar, membre du Comité Olympique Libanais, de la fédération de ski et chef de la délégation libanaise en Corée explique: «Il y a quatre ans, la fédération libanaise a décidé d'encourager le ski de fond pour ajouter une nouvelle discipline moins coûteuse que le ski alpin et moins exigeante côté dénivelés, longueur de pistes et enneigement. Pour la promouvoir, la Fédération a embauché un moniteur serbe qui puisse former les athlètes rapidement et la stratégie a bien fonctionné. Une quarantaine de jeunes, sans compter les athlètes de l'armée, profitent d'entraînements gratuits durant les quatre mois d'hiver. En été, les plus mordus poursuivent leur entraînement sur des skis roue ou skis à roulettes, pratique qui permet de recréer les sensations de glisse. Les résultats ne se sont pas fait attendre. Convaincu qu'un homme et une femme pourraient se qualifier pour les JO, le coach a embarqué Samer Tawk et Mary Keyrouz (la championne du Liban Alexandra Khoury s'étant cassé le genou) pour un camp d'entraînement et des compétitions en Europe. Grâce à son assiduité et sa persévérance, Samer a participé à 12 compétitions entre le 28 novembre et le 1er janvier et réussi à grappiller les points nécessaires à sa qualification, ce qui n'a pas été le cas de Mary.

Samer passe du ski alpin au ski nordique
«C'est à Raymond Succar que je dois cette qualification, ce rêve, raconte Samer. Il y a trois ans, convaincu que j'avais les aptitudes nécessaires, il m'a proposé d'essayer le ski de fond. Skieur alpin, fou de sports sur neige et de plein air, je me suis embarqué dans l'aventure. Je suis parti de zéro avec pour bagage, l'équilibre sur les skis et les sensations de glisse. Durant trois ans, j'ai travaillé jour et nuit la technique, la résistance... En 2017, ma première expérience aux jeux asiatiques à Sapporo a été très difficile. Et fin 2017, l'entraînement et les compétitions en Europe m'ont beaucoup apporté à tous les niveaux. Avec deux athlètes argentins nous nous entraînions du matin au soir avec des déplacements de plusieurs heures pour aller participer à diverses compétitions. Une expérience inoubliable partagée avec beaucoup de jeunes qui forment une seule famille. De retour au Liban, j'ai pu m'entraîner aux Cèdres où nous disposons d'une piste récemment conçue par un délégué de la Fédération internationale. Je vais aux championnats juniors en Suisse avant PyeongChang. Mais mon objectif est d'atteindre un niveau compétitif pour les prochains Jeux olympiques.»

* La Fédération Libanaise de ski annonce le 1er février le nom des deux skieurs (un homme et une femme) qui prendront part aux épreuves de ski alpin.

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