Il s'est forgé une identité musicale unique depuis le début de son parcours. Auteur, compositeur, interprète et acteur, Mike Massy écrit ses propres chansons et les interprète à sa façon. Le succès qu'il connaît depuis son plus jeune âge est le fruit de sa passion, qui l'a mené cette année à interpréter Jésus de Nazareth, dans la fresque musicale Jésus de Nazareth à Jérusalem, de Pascal Obispo, réalisée par Christophe Barratier. Il ne s'imagine pas exercer un autre métier que celui de chanter, lui qui croit au pouvoir d'une chanson et qui recherche dans ce qu'il fait, l'authenticité.
«Je suis ravi d'être parmi vous aujourd'hui, affirme Mike Massy. Je suis ému de l'accueil si spécial que vous m'avez réservé, dans cette école qui est chère à mon cœur. J'ai signé mon premier album Ya zaman ici-même en 2012, et cela m'a porté chance, puisque je reviens chez vous aujourd'hui, après un riche parcours, mais je suis resté le même. Je suis prêt à répondre à toutes vos questions.»
6e : Êtes-vous né dans une famille de musiciens ? Qui vous a encouragé à devenir chanteur ?
Mike Massy : J'ai été élevé dans une famille qui apprécie la musique. Ma mère rêvait d'être pianiste et avait une belle voix. Je me souviens qu'elle chantait seule, et écoutait toujours Oum Kalsoum. Alors, j'ai commencé petit à petit, à aimer la musique. D'ailleurs, c'est elle qui a découvert mon talent et a tenu à m'inscrire à des cours de piano dès l'âge de 9 ans.
Qui est votre chanteur ou chanteuse préféré(e) ?
Si je devais choisir une seule chanteuse, je choisirais Feyrouz, parce qu'elle représente pour moi beaucoup plus qu'une chanteuse. Comme tous les Libanais de ma génération, nous avons grandi en écoutant Feyrouz. Elle symbolise pour moi tout un pays, toute une vie, mes souvenirs d'enfance, d'adolescence et de jeunesse.
Qu'est-ce qui vous pousse à aller plus loin dans votre carrière ?
C'est surtout l'amour des gens, et les messages que je reçois sur les réseaux sociaux qui me donnent vraiment envie de continuer à faire de la musique; parce que je me dis que ce que je fais n'est pas en vain. Quand je lis des messages des quatre coins du monde, qui me témoignent d'un changement de vie, dû à une de mes chansons par exemple, cela me motive à continuer malgré les difficultés. J'ai toujours apprécié être célèbre, d'être reconnu pour ce que je fais.
Quelle a été votre réaction quand on vous a proposé le rôle de «Jésus» ?
Quand on m'a proposé ce rôle, j'ai eu deux réactions: j'étais tellement content, mais j'avais peur aussi d'accepter parce que je me demandais si je serais à la hauteur d'un rôle aussi important. Mais ça a été un bonheur comme je ne l'ai jamais ressenti de ma vie, puisque mon rêve d'enfance était de participer à une comédie musicale et en France! Alors, je pourrais prouver mes talents de comédien et de chanteur. Et à chaque représentation de cette fresque musicale, le trac montait en moi: un sentiment de peur et de joie que je ressentais vivement, face à cette responsabilité qu'imposait un tel rôle. Mais une fois sur scène, j'étais le plus heureux.
Quel était le plus dur à franchir en jouant «Jésus» ?
Le plus dur était l'absence d'improvisation : aucun geste, aucune parole, ne devaient être improvisés afin de rester fidèle à l'évangile, à l'histoire et au personnage. Un rôle pareil est aussi souvent «lourd» à porter, mais cette lourdeur ne devait jamais affecter ma performance. Il fallait surtout être assez mature pour que le personnage que j'incarne soit lui-même le héros, la «star», et non moi-même.
Qu'avez-vous appris du personnage que vous incarnez ? Qu'est-ce qui a changé en vous ?
Quand on joue tous les soirs le rôle de Jésus, et qu'on médite chaque jour sur un rôle pareil, on commence à se connaître plus et à s'accepter davantage. On se reconnaît humain, et on comprend qu'on a le droit de faire des erreurs, de se pardonner et d'être pardonné. En jouant le rôle de Jésus, j'ai donc appris à me pardonner moi-même, à mieux comprendre l'être humain faible que je suis et à l'accepter.
Vous chantez: Le miracle, c'est la vie. Qu'est ce qui est «miracle» dans votre vie?
Chaque jour pour moi est un miracle. Quand on se lève le matin, on doit avoir un but; et on a la liberté de choisir et de créer notre vie chaque jour. La création est donc un miracle en elle-même. Je crois au miracle de la vie et que ma vie est un miracle parce que je la crée chaque jour, avec tous les éléments qui me sont donnés.
Quels sont les ingrédients nécessaires pour réaliser un rêve ?
À la base, il faut qu'il y ait une nécessité. Je crois au désir de réaliser quelque chose, et plus on désire cette chose, plus on a le courage de la réaliser. Le désir occupe donc 50%, s'ajoute à cela 10% de talent mais qui ne suffisent pas sans 40% de travail. Il faut donc énormément travailler pour réaliser un rêve qui nous tient à cœur.
Votre succès en France vous a permis de réaliser votre plus grand rêve ? De quoi rêvez-vous encore?
Il est vrai que ce rôle et cette chance que j'ai eus dans ma vie, m'ont vraiment aidé à réaliser une part de mes rêves. J'ai toujours rêvé d'une carrière internationale, de pouvoir chanter dans le monde entier. Mais je ne voudrais pas réaliser si vite tous mes rêves. J'aimerais avoir une raison pour me lever chaque matin, pour continuer à réaliser des rêves jusqu'à la fin de ma vie. C'est cela mon envie de vivre. Quand on reçoit les choses, on les reçoit au bon moment. Il faut donc de la patience. C'est essentiel dans un cheminement de vie. Mes rêves, je les réalise donc petit à petit, comme une grappe de raisins, dont on savoure chaque grain à part. Je ressens beaucoup de gratitude envers la vie, qui me donne cette chance.