Respirer l’avenir JO de la Jeunesse 2018

Stéphanie Jabre | 27/11/2018

Sport

Témoignage

Ils étaient environ 4000 athlètes venus de 200 pays, rassemblés à Buenos Aires du 6 au 18 octobre dernier, pour un événement multisport, culturel et éducatif: les Jeux Olympiques de la Jeunesse, qui font tant rêver.

«Viví el futuro» est le slogan espagnol choisi par le Comité d'organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2018, en Argentine. Cet appel à respirer l'avenir s'est traduit par le désir d'organiser pour la 1re fois, une compétition olympique où il y a autant d'hommes que de femmes, comme un exemple d'unité dans la diversité et une invitation à bâtir un monde meilleur grâce au sport.
«La différence entre les Jeux Olympiques et les Jeux Olympiques de la Jeunesse est d'une part le programme éducatif et culturel conçu spécialement pour les jeunes, et d'autre part, cet aspect accessible, divertissant, et amical du vécu, explique Christel Saneh, young change maker de la délégation libanaise. Mon rôle était de préparer nos jeunes un an à l'avance, et de les accompagner, sur place, aux différents programmes qui leur étaient réservés, et de les leur expliquer au mieux. J'ai participé également avec eux aux Chatters champions avec des médaillés olympiques: ils pouvaient écouter l'expérience de champions olympiques et leur poser des questions en toute simplicité. Je suis fière des jeunes qui ont participé et de leurs parents qui les ont accompagnés tout au long des entraînements. Ceux-ci se déroulent parfois dans des conditions difficiles: par exemple, Joy s'entraîne à l'aviron dans la mer, puisque nous n'avons pas de lac au Liban. Tous sont déterminés et ont déjà participé à de nombreux championnats asiatiques», précise Christel Saneh.

Promouvoir les valeurs olympiques
Le président de la délégation libanaise aux JO de Buenos Aires, M. Vatche Zadourian, précise que le Liban a toujours participé aux JO de la Jeunesse depuis la 1re édition en 2010, à Singapour, où il a gagné une médaille en taekwondo, puis en 2014 à Nankin, et cette année à Buenos Aires en Argentine. «La prochaine édition des JO aura lieu au Sénégal en 2022, annonce Vatche Zadourian. Ma participation à l'édition de cette année en tant que chef de mission a été pour moi une autre expérience: ayant été moi-même athlète aux JO de Barcelone en 1992 puis responsable de la délégation aux JO de Rio, accompagner les jeunes cette année en Argentine pour les JO de la jeunesse a exigé de nouvelles responsabilités, des tâches administratives et un autre regard. Ces jeux pour les jeunes sont un peu différents des JO traditionnels, puisque les jeunes athlètes ont la chance de pouvoir participer à des programmes éducatifs, des conférences, de pouvoir rencontrer des young role model, d'échanger avec eux. Ce qui était intéressant également, c'était l'accès gratuit à tous les parcs olympiques mis en place : le green parc, urban parc, etc.»
«La cérémonie d'ouverture fut pour nous un moment fort, ajoute Vatche, de même que la visite officielle à son Excellence Monsieur l'ambassadeur du Liban à Buenos Aires, M. Johnny Ibrahim, qui nous a accueilli une seconde fois pour un dîner familial. Nous nous sommes donc sentis bien soutenus par l'État libanais. Je pense que cette expérience est inoubliable pour nos jeunes. Le plus important pour nous est de continuer à transmettre les valeurs olympiques de fraternité, de dépassement de soi, de paix, de respect de son environnement, d'universalité, dans tous nos milieux, et de les faire vivre», conclut Vatche Zadourian.

Témoignage d'une athlète
Marie-Joe Abou Jaoudé, 17 ans, escrimeuse et fleurettiste, a déjà à son actif plusieurs médailles : trois fois championne du Liban dans sa catégorie, et plusieurs participations aux Championnats des pays arabes. Elle était donc la meilleure athlète dans sa discipline pour représenter le Liban aux JO de la jeunesse 2018, un voyage de rêve, comme elle le raconte à son retour. «C'est vraiment le rêve de tous les athlètes de participer à des Jeux Olympiques. Pour moi, c'était la chance de ma vie, puisque j'ai déjà 17 ans, et qu'aux prochains JO, je serai adulte. Je remercie infiniment la direction de mon collège, la Sainte Famille Fanar, qui m'a encouragée et autorisée à m'absenter pour pouvoir vivre cet événement unique. J'ai été classée 12e escrimeuse sur 14 athlètes dans ma catégorie, le niveau est très élevé! J'ai eu la joie de retrouver certaines championnes que j'avais croisées dans le cadre d'autres championnats. J'étais surtout fascinée de vivre dans le village olympique des athlètes et d'y rencontrer des jeunes des 4 coins du monde.»
«Nous avions également accès à tous les parcs olympiques où nous pouvions assister aux différentes compétitions: boxing, artistic gymnastic, natation, etc. Nous avons aussi participé à certains ateliers éducatifs autour du dopage par exemple, de la flexibilité de l'athlète, etc. Les soirées étaient toujours animées et divertissantes. Et puisque c'est un village, nous pouvions facilement discuter avec d'autres athlètes ou des Young Role Models de notre discipline, qui ont partagé avec nous leur expérience. De mon côté, j'ai pu échanger avec Belen Perez Maurice, une sabreuse d'Argentine. Je garde un souvenir sympathique du Yogger que chaque athlète a reçu: une clé USB qui a la forme d'une main et qui une fois branchée, se transforme en une carte de visite numérique qui facilite l'échange d'infos et de coordonnées entre athlètes, et affiche alors le symbole de deux yoggers qui se serrent la main. Grâce au Yogger, on pouvait enregistrer également notre participation à toutes les activités et recevoir des cadeaux en retour.»

À chaque JO sa mascotte
#Pandi est inspirée du jaguar qui est l'une des espèces nationales d'Argentine en voie d'extinction. Outre la sensibilisation des jeunes au risque d'extinction de cette espèce, cette mascotte veut inciter les jeunes à promouvoir le sport comme un outil pour construire un monde meilleur, et à utiliser l'énergie positive des sports olympiques afin de relever tous les défis et de réaliser leurs rêves. D'ailleurs n'étant ni mâle, ni femelle, le choix de cette mascotte traduit le souhait de l'édition 2018 des JO de la Jeunesse d'appliquer une stricte parité de genre.

La délégation libanaise
Responsable: Vatche Zadourian.
Young Change Maker: Christel Saneh.
Athlètes: Rami Ghaziri, 15 ans (natation); Marie-Joe Abou Jaoudé, 17 ans (escrime); Joy Khoury, 17 ans (aviron).

Site officiel des JO de la Jeunesse 2018 : www.buenosaires2018.com

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