Sami Solh: un homme de pouvoir, proche de son peuple

Médéa Toubia | 28/01/2019

Liban

Commémoration

À l'occasion du cinquantième anniversaire du décès de Sami Solh, magistrat, ancien Premier ministre et député libanais, LibanPost a dévoilé un timbre émis à son effigie, pour lui rendre hommage. À la rencontre de Sami Solh.

C'est au grand Sérail de Beyrouth, qu'a eu lieu la cérémonie de commémoration en l'honneur de Sami Solh. Un lieu chargé de symboles puisque, l'un des premiers gestes poltiques de Sami Solh, désigné Premier ministre en 1945, fut de restituer le grand Sérail du Haut-commissaire français à l'État libanais pour en faire le siège permanent du Premier ministre. Ce qu'il est actuellement.

Son nationalisme prime sur ses intérêts politiques
Magistrat de formation, Sami Solh, né en 1887, exerce son métier pendant 22 ans avant d'entrer en politique. Il se distingue déjà par son sens de la justice, son courage et sa compassion pour les plus démunis. Né sous occupation ottomane, il aura connu le mandat français et participé à l'indépendance du Liban. Désigné Premier ministre pour la première fois en 1942 par le président Alfred Naccache, Sami Solh s'engage dans une carrière politique qui le destinera à être huit fois chef de gouvernement et plusieurs fois député. Tout au long de son exercice public, il s'attelle en priorité à préserver l'indépendance du Liban et s'oppose aux projets d'union panarabe, comme celui de la RAU, République Arabe Unie, créée en 1958, qui engloberait son pays. Et ceci, malgré des tentatives d'assassinat à son encontre et les pressions qui menacent son assise politique sunnite. Tolérant envers toutes les religions, il favorise la coexistence communautaire et confessionnelle.

Sa gouvernance : réformes et justice sociale
Elle lui vaut le surnom de «gouvernement du pain» car il a le souci des pauvres en pleine pénurie alimentaire, d'après guerre. Populaire, il est aimé du peuple qui l'appelle affectueusement «Baba Sami». Il amorce une politique de réformes qui élève le pays au rang de nation développée: réorganisation des Institutions publiques, élaboration de lois sur le travail, la sécurité sociale et la cour des comptes. Création du ministère du plan, construction de l'avenue Bechara el-Khoury et de divers jardins dans la capitale. Il inaugure 250 écoles publiques et instaure une caisse «le sou du pauvre» pour soutenir les plus défavorisés. Il entreprend des projets d'irrigation et rehausse le niveau des paysans.

«Mon grand-père, mon héros»
Présente à la cérémonie d'hommage, Belkis Yassine Debs nous dévoile un côté intime de Sami Solh, son grand-père maternel. «Malgré ses nombreuses occupations, mon grand-père était très présent dans nos vies, à mon frère Salim et moi. Il ne manquait aucun de nos anniversaires, s'intéressait à nos amis et les questionnait sur leurs projets d'avenir. J'étais très fière de l'accompagner dans ses déplacements, car tout le monde venait le saluer et lui témoigner de la reconnaissance. Il aimait associer sa famille à ses visites officielles. Avec lui, j'ai rencontré le roi Fayçal d'Arabie saoudite et le pape Jean XXIII au Vatican. Mon grand-père, un être bon et humain, trop tôt disparu en 1968».

 

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