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Stéphanie Jabre | 27/02/2020

Sport

Dossier

À l'occasion de la Journée internationale du sport féminin le 24 janvier passé, et celle des droits de la femme le 8 mars prochain, zoom sur de jeunes sportives passionnées que rien ne peut arrêter.

La Journée internationale du sport féminin a été créée pour promouvoir la pratique sportive féminine, encourager la présence des femmes dans les instances dirigeantes sportives et médiatiser davantage le sport féminin. Le témoignage des jeunes sportives annonce un parcours prometteur: elles donnent déjà de leurs «elles» au sport par leur dévouement entier à la discipline qu'elles pratiquent.

Laeticia Matar, 15 ans: taekwondo – ceinture noire 1er dan
J'ai commencé à pratiquer le taekwondo dès l'âge de 6 ans, et à 14 ans, je décrochais déjà la ceinture noire 1er dan. Mes entraînements quotidiens durent deux heures. Pour moi, le taekwondo est un «art», c'est un moyen de défense sans arme: on apprend à se défendre, à se maîtriser et à se contrôler. Le plus important, c'est d'acquérir discipline et respect. Ce qui me passionne le plus dans ce sport, c'est le défoulement et l'énergie qu'on libère à chaque fois, surtout quand on doit persévérer jusqu'au bout lors d'un match! Les compétitions internationales auxquelles on participe au nom de notre pays, sont parfois dures à vivre. Le plus beau, ce sont les victoires qui nous font oublier les efforts et la fatigue, et nous rendent fières et heureuses. Certains me disent: «Tu es une fille, tu ne peux pas le faire.» Je leur ai prouvé le contraire. Le taekwondo n'est pas un sport réservé aux garçons. La fille peut tout autant se défendre et s'offrir un parcours brillant. Tout dépend des heures d'entraînement. Alors si cela vous tente, lancez-vous: vous ne le regretterez pas!

Mikella Bitar, 12 ans: volleyball
Quand j'ai intégré le club de volley, il y a déjà 2 ans, avec mes amies, c'était pour essayer un nouveau sport. On s'y est plu et depuis, je m'entraîne sérieusement 3 fois par semaine, durant deux heures. Il m'a fallu un peu de temps pour apprendre la technique, mais une fois celle-ci acquise, tout devient facile. Je passe de supers moments avec mes amies de l'équipe et j'espère participer bientôt à des compétitions.

Manon Émilie Tarabay, 11 ans: basketball
Je pense que rien dans la vie n'est fait que pour les garçons. Mon père et mon frère m'ont communiqué leur passion pour le basket et j'ai commencé à m'entraîner avec eux. J'adore ce sport d'équipe, et même si je sais que le parcours sera long et semé d'obstacles, je ne baisserai pas les bras. Je relèverai le défi et je deviendrai professionnelle.

Rita Fahd, 15 ans : MMA
Je pratique les arts martiaux depuis 2 ans. Les entraînements avec mon coach personnel sont plus intensifs en été. On se retrouve 3 fois par semaine pour des séances d'échauffement et de technique. Toute jeune, je suivais les combats à la télé et sur YouTube et j'observais attentivement chaque geste. Quand j'ai commencé, m'opposant à l'opinion de mes parents qui pensaient que ce sport est fait pour les garçons, j'y ai renoncé trouvant ce sport difficile. Mais quelque chose me poussait à recommencer et depuis 2 ans je n'ai pas cessé de progresser. Mes parents ont très vite été conquis en voyant que je gagnais plus de confiance en moi-même, que je m'épanouissais et que j'étais capable de me défendre.

Serena Nar, 14 ans: boxe
La boxe me passionne depuis mon enfance. Mais je ne m'entraîne dans un club de boxe que depuis 1 an. Il n'est jamais trop tard pour faire ce que l'on aime, même si mes amies ne trouvent pas mon activité très féminine et que ma sœur s'en moque. Pour moi, la boxe n'est pas un sport «classique». Grâce à mes entraînements, je dépense toute mon énergie et j'évacue le stress et la pression que je vis cette année parce que je suis en classe de 3e. Ce sport est pour moi un défoulement et un moyen de réguler mon caractère colérique.

Evelina Haddad, 14 ans: football, équipe nationale
Je suis footballeuse depuis l'âge de 5 ans. Le foot, c'est toute ma vie! Je joue dans un club 4 fois par semaine et je dispute des matchs en week-end. Je fais également partie de l'équipe nationale de football féminin dans la catégorie des moins de 15 ans. J'ai été repérée et sélectionnée par un jury pour intégrer l'équipe. Nous avons remporté en décembre dernier le Championnat de Clubs Féminins de la Fédération ouest-asiatique de Football en Jordanie.
C'était l'une de meilleures expériences de ma vie. J'ai beaucoup appris durant ce séjour où les organisateurs étaient très stricts. La nourriture, le sommeil, la discipline et la rigueur, tout était d'un niveau professionnel. Nous sommes devenues aussi très amies entre filles de notre équipe et nous étions ravies de représenter le Liban.
Je me sacrifie beaucoup pour le foot parce que c'est la seule chose que j'aime vraiment et je suis prête à tout donner pour décrocher une carrière professionnelle dans cette discipline. C'est ma passion et mon rêve. J'y arriverai.

Élissa Daccache, 17 ans: équitation
Je fais de l'équitation depuis la classe de 6e. J'ai choisi de me spécialiser en «saut d'obstacles». Depuis 9 ans, je m'entraîne dans mon village à Nammoura. Le jour où je rate un entraînement, je sens un vide en moi et ma meilleure amie remarque que je ne suis pas de bonne humeur. J'ai choisi l'équitation pour être en contact avec un animal, le cheval. Cela me dote d'une grande responsabilité parce que ce n'est pas un objet tel un ballon à manipuler entre les mains, mais un être vivant à part entière. Mes parents n'ont pas approuvé ma décision, jugeant ce sport trop dangereux pour une fille qui de plus sera mêlée à un entourage de garçons.
D'un côté, ce sport me permet de me libérer et d'un autre côté, il me permet d'être en contact avec le cheval qui m'aide non seulement à le comprendre mais aussi à me comprendre! Je suis de nature plutôt réservée et je n'aime pas m'exprimer par des mots: j'ai trouvé avec le cheval un langage propre à nous deux. C'est tellement plus beau de communiquer ainsi!
Le challenge est continu en saut d'obstacles, surtout quand il s'agit d'apprivoiser un nouveau cheval. Ce n'est pas par la force qu'on maîtrise un cheval mais plutôt par le calme et la patience. La peur est toujours là, mais on la surpasse. Grâce à l'équitation je suis sortie de ma zone de confort, je suis devenue plus courageuse et j'ai pu faire quelque chose de différent. Une fois mon bac en poche, je compte me perfectionner et participer à des compétitions. Mon coach considère que je suis prête, et moi aussi.

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