Depuis son fauteuil roulant, Émile s'active à fabriquer de grandes nasses en fils d'acier galvanisés. « Ce sont des instruments de pêche constitués d'un panier en armature, doté d'une entrée en goulot (forme d'entonnoir) duquel le poisson, une fois à l'intérieur, ne peut plus ressortir ». Ces pièges discrets sont très utilisés pour la pêche artisanale, pratiquée en mer dans des eaux peu profondes en zone rocheuse ou dans un fond marin envahi d'algues. L'animal que l'on veut capturer est attiré par un appât fait de pâte, placé à l'intérieur de la nasse attachée par une corde à un piquet. Avec ces nasses, on peut pêcher des crustacés, des seiches et autres poissons tels que le « rabbit-fish » (mouwasta).
Paralysé et privé d'une main, Émile est capable de fabriquer une nasse en 4h de temps. Il utilise pour cela 5 kg de fil d'acier. Malgré son handicap physique, Émile ne s'est jamais senti en état d'infériorité ou désavantagé par rapport à ceux qui sont valides. Il accumule plusieurs boulots. C'est ainsi qu'il s'est engagé dans la police municipale de son village, où il patrouille à partir de son véhicule quad, dans les rues de la localité. Bel exemple d'insertion sociale.
Tresseur de nasses
Médéa Toubia | 04/06/2020
Liban Société & Culture
Métier
Plus particulier, le tressage avec des fils de fer reste un art pratiqué dans le village de Barbara, par très peu d'artisans. Émile Saadé en est l'un d'eux. Mais pas que.
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