2008/01/05 Les Phéniciens
27/07/2009
Liban Patrimoine
La Méditerranée des Phéniciens, de Tyr à Carthage
L’exposition de l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris*, sur les Phéniciens, propose de se plonger dans la civilisation de ce peuple, sa culture, ses pratiques artistiques, son alphabet et de suivre ces navigateurs dans leur expansion à travers la Méditerranée.
Les salles du musée de l’IMA sont plongées dans une pénombre voulue, pour mettre en relief les objets savamment éclairés. Ceux-ci révèlent beauté, originalité et finesse. Un public intéressé, composé majoritairement de Français, se penche sur les vitrines, écouteurs aux oreilles « pour découvrir et mieux et comprendre ce peuple qui a jadis habité le territoire qui correspond au Liban d’aujourd’hui », explique une dame. Un groupe d’écoliers, prend des notes et suit scrupuleusement l’itinéraire de l’exposition « …les Phéniciens sont au programme de notre cours d’histoire, en classe de sixième ».
À leur époque, les Phéniciens ont inondé le marché de leurs produits
L’exposition traite uniquement de la période du premier millénaire Av. J.C. Elle montre d’abord les Phéniciens chez eux, dans leurs cités-Etats, Byblos, Sidon, Tyr. Puis des séquences se succèdent pour raconter écriture, tablettes et sceaux, stèles en pierre, sarcophages anthropoïdes, pourpre, terre cuite, verre et faïence, ivoire, métaux précieux. À côté des objets de luxe, se développent des productions d’objets en série. L’exposition s’achève sur les échanges des Phéniciens avec les peuples autour et finalement, Carthage. Les objets proviennent des musées de Beyrouth, du Louvre, de New York, Berlin, Londres, Madrid, Tunis et de fouilles récentes au large de Tyr. Les artistes phéniciens qui s’inspirent de l’Egypte, de la Mésopotamie et d’ailleurs créent un style original d’objets mixant tous ces éléments d’emprunt, qui séduit les populations voisines. Une large part est consacrée aux coutumes et rites funéraires des Phéniciens.
L’expansion phénicienne
« Le Phénicien dispose d’un atout considérable : sa grande connaissance des mers et des phénomènes atmosphériques et une science de la navigation admirable » écrit B.G-Schneiter. Leurs bateaux quittent leurs ports chargés de bois de cèdre, verre, encens, vins et bétail et reviennent avec des métaux précieux, ivoire, broderies, épices, peaux de bêtes. Marchands avisés, « les Phéniciens trimbalent avec eux de petits objets en verre ou faïence, appelés camelote par Homère, comme monnaie d’échange dans l’ensemble de la Méditerranée ». De la Syrie à l’Espagne, de la Tunisie à la Sicile, les Phéniciens fondent comptoirs et colonies.
Collier avec masques, pendentifs et perle
D’après Pline l’Ancien, des marchands phéniciens de nitre auraient découvert le verre en allumant un feu sur une plage près d’Akko (St-Jean-d’Acre). Ils virent le sable se changeren verre liquide.
Les tridacnes
Parmi les plus séduisantes réalisations phéniciennes, les tridacnes quisont de grands coquillages originaires des mers chaudes, golfe persique et océan indiens. Polies, décorées et gravées, les coquilles qui pouvaient servir de palette à cosmétique, étaient diffusées en Mésopotamie, en Iran et dans le monde grec.