2007/06/23 Réfugiés palestiniens

27/07/2009

Liban Société & Culture

Les Palestiniens au Liban, des réfugiés


 


Le 20 juin était la journée mondiale des réfugiés. Une occasion de rappeler le sort précaire des réfugiés palestiniens dans les camps au Liban.


 


Selon l’ONU, 400 000 Palestiniens vivent aujourd’hui, au Liban*. La moitié d’entre eux s’entassent dans 12 camps répartis dans le pays. Après la création de l’État d’Israël, en 1948, de nombreux Palestiniens ont quitté leurs villes et leurs villages. Ils ont trouvé asile au Liban, en Jordanie, en Syrie et en Égypte. Ils se sont installés sous des tentes dans des camps qui sont devenus au fil du temps de véritables villes bâties en dur.


 


La misère dans les camps


Plus de la moitié des habitants des camps vit sous le seuil de pauvreté. Au Liban, les Palestiniens n’ont pas le droit d’exercer une liste de 70 métiers (médecin, avocat, ingénieur…). Ils n’ont aucun droit politique, aucune sécurité sociale. D’après le PHRO (Palestinian human right association), 10.000 Palestiniens résidants au Liban, seraient même sans papier d’identité.


La survie des réfugiés repose principalement sur l’aide humanitaire fournie par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dont le budget s’est considérablement réduit. L’UNRWA offre aux réfugiés des services qui couvrent l’enseignement, la formation professionnelle et technique, la santé, l’hygiène, l’infrastructure, l’aide sociale aux femmes, aux handicapés… Les organisations sociales de l’Organisation de la libération de la Palestine (OLP) et les gens qui travaillent dans les camps étaient payés par l’OLP. Ces versements sont, aujourd’hui, irréguliers. Le Hamas aussi envoie des aides. Mais il existe plusieurs ONG, comme « Najdeh », qui jouent un rôle important dans la distribution des aides. « Najdeh » cherche surtout à apprendre un métier aux femmes, comme la broderie, pour qu’elles deviennent indépendantes.


 


Qui contrôle les camps ?


Depuis les accords du Caire signés en 1969, le contrôle des camps échappe à l’État libanais. L’armée ne peut y pénétrer. Elle n’est présente qu’en bordure des camps. Des organisations palestiniennes de diverses tendances encadrent tel ou tel camp et y font régner leurs lois. Elles sont toujours en possession de leurs armes bien que la résolution 1559, adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU en septembre 2004, exige leur désarmement.


De plus, depuis quelques années, des groupuscules islamistes armés se sont infiltrés dans les camps, comme Jound el-Cham à Ain el Héloué ou Fatah el-Islam à Nahr el Bared. À plusieurs reprises, l’armée est intervenue dans les camps pour des perquisitions ou pour se faire livrer des individus impliqués dans des meurtres. Depuis un mois, de violents combats ont éclaté à Nahr el-Bared entre l’armée libanaise et les combattants de Fath el-Islam. Ces derniers auraient déclenché la crise en attaquant des positions de l’armée autour du camp. Le bilan est lourd : des centaines de morts et de blessés, mais aussi des milliers de personnes qui se retrouvent sans abri.


 


A Savoir :


Où se trouvent les camps palestiniens au Liban ?


À Beyrouth : Mar Elias, Bourj al-Barajneh, Sabra et Chatila, Dbayé.


Au sud : près de Saïda, Aïn el-Héloué et Myé Myé ; et de Tyr, al-Bass, Rachidiyé, Bourj al-Chemali.


Au nord : à Tripoli, Nahr el-Bared et Beddaoui.


Dans la Békaa : al-Jalil.


 


 

* L’inscription aux registres de l’Unrwa étant volontaire, ces chiffres pourraient ne représenter qu’une partie des réfugiés.

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