L’Association pour la Protection du Jabal Moussa s’implique dans l’écotourisme
L’APJM, qui œuvre pour la mise en valeur de ce patrimoine depuis 2007, est résolue à créer aussi des opportunités de travail pour les habitants, dans leurs villages, en vue de lutter contre le dépeuplement.
La protection des sites naturels n’exclut pas la présence humaine
« Nous appelons chaque habitant à rester sur place et à poursuivre son activité : Les femmes sont encouragées à fabriquer provisions et confitures, et à les vendre sous le label de qualité “ Jabal Moussa ”. Le charbonnier va continuer à exercer son métier selon la tradition. Ce qu’il faut éviter c’est la tronçonneuse électrique des commerçants peu scrupuleux », explique Pierre Doumet, président de l’APJM.
L’écotourisme, synonyme d’emplois et de revenus
« L’écotourisme, c’est pratiquer des activités touristiques en milieu naturel, dans le respect de l’environnement, et contribuer ainsi au développement de l’économie locale » explique Pascal Abdallah, conseiller en écotourisme.
En partenariat étroit avec les ministères de l’Environnement et de l’Intérieur, et forte de la coopération intelligente des municipalités des villages avoisinants (Yahchouch, Ghbaleh...) et de l’appui financier du gouvernement italien dans le cadre du programme d’urgence ROSS, l’APJM entreprend la restauration de 3 maisons et de 2 puits, ainsi que le tracé des sentiers touristiques qui ne dégradent pas le milieu. Elle encourage le tourisme archéologique, la découverte des spécificités culturelles et proposera bientôt des chambres d’hôtes, à bas prix, chez l’habitant, où l’on consommera les produits du terroir. Une partie des bénéfices aidera à la rémunération des guides locaux. « L’activité touristique doit profiter en premier, à l’ensemble de la communauté locale ».
La Ligue des cités cananéennes, phéniciennes et puniques veut développer l’artisanat
Pour maintenir les maîtres-artisans dans leurs villages et relever certains artisanats en perdition, comme la poterie, le verre soufflé, la pourpre, la Ligue a décidé de créer un centre d’apprentissage et de production artisanale d’inspiration phénicienne à Tyr. « Encourager les ateliers, développer les petites et moyennes entreprises et promouvoir l’emploi est notre objectif » explique Marie-Thérèse Achkar Malezet, membre de la Ligue, qui rappelle qu’il faut absolument créer un label de qualité répondant à des exigences écologiques, éthiques et de finition. « Nous pourrons alors faire appel à tous les artisans afin qu’ils exposent leurs produits dans une foire, dans une des villes de la Ligue et surtout valoriser les produits porteurs du label dans les domaines de la créativité, du design et du choix des matériaux ».
Ils étaient une quinzaine en 1975 et 40 fours suffisaient à peine pour faire cuire la production argileuse de Beit-Chabab. Aujourd’hui, Fawzi Fakhoury est le dernier potier du village. Ses jarres, à la glaise rougeâtre, sont idéales pour stocker l’huile, l’arak et les denrées alimentaires, dont elles n’altèrent pas le goût au fil des ans. « Mais les acheteurs se font rares et le métier se meurt. La preuve ? Aucun des jeunes de la famille n’a voulu reprendre la relève ». N’a-t-il jamais pensé se recycler et adapter sa production au goût du jour ? « Ma technique est ancestrale et je n’ai pas de garantie que mes poteries modernisées seront écoulées ». Aucune aide ne pointe à l’horizon. Ni de la part de la municipalité du village, ni de celle de l’État. Jusqu’à quand Fawzi résistera t-il ?
* La Ligue a été créée en mars 2009 à l’Unesco-Paris, à l’initiative de la « Fondation de Tyr » et des maires et présidents des municipalités de Beyrouth, Byblos, Tunis, Carthage, Larnaca, Oristano, Marsala et Cadix. www.aistyr.com.