2010 janvier Raconte-moi Tripoli

27/02/2014

Liban Patrimoine

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Tripoli est connue pour ses mosquées, ses souks, ses hammams et sa foire internationale… Des jeunes qui participent à l’atelier d’écriture du CCF de Tripoli nous invitent à la découvrir.

Il y a bien longtemps, la vieille ville de Tripoli était entourée de murailles, percées de portes (bab). Chacune portait un nom : Bab al-Haddadine, Bab al-Tabbaneh, Bab al-Ramel… Lorsque la ville s’est étendue, ses portes ont été abattues mais elles ont donné leur nom aux quartiers où elles se trouvaient jadis. 

Mosquées et madrassas

La vieille ville de Tripoli est célèbre pour ses mosquées comme la Grande Mosquée ou la Mosquée Taynal, et ses écoles coraniques ou madrassas : al-Bourtassiya, al-Nouriya… Le portail des mosquées et madrassas est orné d’une alternance de pierres noires et blanches, caractéristique de l’architecture mamelouk. Le portail est surmonté d’une voûte en pierre, formée d’alvéoles finement sculptées.

Les hammams

Tripoli est très riche en hammams ou bains turcs construits pour la plupart à l’époque mamelouk (Hammam al-Nouri, Hammam Ezzeddine). Comme les thermes romains, ces bains sont composés de trois salles : froide, intermédiaire et chaude. Les hammams sont aussi des lieux de rencontre où l’on échangeait les dernières nouvelles de la ville. Hammam al-Jadid est le dernier bain construit au temps des Ottomans.

Les souks

Les souks de Tripoli sont nombreux et variés. Chaque souk avait son propre métier : Souk al-Attarine (les herboristes), Souk al-Sayyaghine (les bijoutiers), Souk al-Nahhassine (les dinandiers), Souk al-Kindarjieh (les cordonniers)… Les souks sont pittoresques et très animés tout au long de la journée.

Les khans

Les khans ou caravansérails sont des monuments historiques qui correspondent aux hôtels. Les voyageurs gardaient leurs chevaux et leurs marchandises au rez-de-chaussée et occupaient les chambres à l’étage. Aujourd’hui, certains khans sont occupés par des corps de métier comme Khan al-Saboun (le savon) et Khan al-Khayyatine (les tailleurs) où se trouvaient probablement les métiers à tisser la soie. Pour cette raison, ce khan se distingue des autres par la hauteur de ses salles.

L’herboriste, un métier traditionnel

Le magasin de l’herboriste est situé dans l’ancienne ville de Tripoli. Une odeur délicate et subtile se dégage de son étalage, un paradis de couleurs. Plantes médicinales, herbes aromatiques, condiments et épices envahissent son étal.

Depuis des générations, l’herboriste était considéré aussi bien médecin que pharmacien. Il connaissait toutes les maladies et avait un remède efficace pour chacune d’elles. Il préparait les médicaments à partir des plantes médicinales dont il était le seul à connaître les secrets. Le métier de l’herboriste se transmettait de père en fils. De nos jours, ce métier traditionnel revient à la mode. Les herboristes commencent à quitter le souk pour s’installer en ville. Une nouvelle vie pour un très vieux métier.

La citadelle de Saint-Gilles

La citadelle se dresse sur la colline d’Abou Samra, surplombant le fleuve Abou Ali. Croisés, Mamelouks, Ottomans ont participé à sa construction, au fil des siècles. La citadelle est surtout connue sous le nom du Château de Saint-Gilles, le chef croisé qui, le premier, entreprend de la bâtir vers le XIe siècle.

L’art mamelouk

La technique ablaq, rangées alternées de pierres blanches et noires, était utilisée par les Mamelouks pour décorer les façades des monuments.

À la découverte de la Foire internationale

La Foire Internationale de Tripoli a été conçue par Oscar Niemeyer, un architecte brésilien de renommée internationale. Elle couvre un espace d’un million de mètres carrés. Un quart uniquement est occupé par les bâtiments, le reste est couvert d’espaces verts et de miroirs d’eau. Les bâtiments sont construits de façon à ce qu’aucun d’eux ne cache l’autre.

Niemeyer a imaginé la Foire comme un espace ouvert sur la ville. Cependant, au moment de la construction, les architectes libanais ont décidé de clôturer la foire par une muraille discontinue afin de permettre aux gens de la voir de l’extérieur.

Les bâtiments de la Foire ont différentes fonctions : le théâtre flottant, un dôme abritant un théâtre hémisphérique avec un plateau mobile, le pavillon des enfants, le château d’eau, une citerne abritant un restaurant panoramique. Ces bâtiments ont été endommagés pendant la guerre civile qui a éclaté au milieu des années 70 et a pris fin en 1990. Durant ce temps, la Foire a été fermée. Les constructions se sont détériorées et le matériel acheté a été volé. À la fin de la guerre, l’État a restauré une partie de la Foire. Plusieurs expositions et conférences s’y déroulent chaque année. Elles sont très attendues par les Tripolitains, comme celle du livre.

 

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