2010 mai Les tortues marines du Liban

27/02/2014

Faune & Flore

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Les eaux territoriales libanaises regorgent de plus de 218 espèces de poissons. Parmi elles, les tortues marines libanaises. À découvrir !

 

Le littoral libanais constitue un lieu de reproduction important pour les tortues marines. L’année 1998 a enregistré leur retour sur les côtes du Sud-Liban. Deux des 5 espèces méditerranéennes la Caouanne, Caretta caretta, et la Tortue verte, Chelonia mydas visitent les côtes libanaises. La tortue verte dite également tortue franche est relativement fréquente en Méditerranée orientale où elle se reproduit. La Caouanne est plus fréquente du côté occidental de la Méditerranée. Les recensements se basent sur les observations, captures accidentelles et échouages. Les tortues marines sont très importantes pour l’équilibre écologique des côtes. Elles se nourrissent de méduses. Ce régime particulier les conduit à avaler des sacs en plastique qu’elles confondent avec les méduses. Des occlusions intestinales provoquées par les sacs en plastique ont été diagnostiquées au cours de plusieurs autopsies.

 

Élan de patriotisme 

Les tortues reviennent pondre sur les côtes où elles sont nées ! Ce sont donc bien des tortues libanaises expatriées qui reviennent chaque année à leur terre natale pour donner la vie. Les conditions pour l’éclosion des œufs y sont remplies. En effet, d’une part la température constamment élevée de la zone facilite leur incubation et d’autre part, le nombre peu important de prédateurs contribue à assurer un nombre correct de descendants. Cette zone de ponte se situe à el-Mansouri, plage située à environ 15 km au sud de la ville de Sour et dans les limites de Qaliye. La plage fait 1,4 km de long et son extrémité sud se situe au sein d’une zone contrôlée par les forces des Nations unies de la FINUL dans le cadre de leur mission de paix. L’île des Palmiers est un autre site de ponte. La longueur totale des plages disponibles pour toute la saison de nidification s’élève à peine à 1 km. À titre comparatif, cette surface dépasse les 45 km dans la seule région d’Antalya en Turquie! Préserver ces zones libanaises pour que nos tortues reviennent est donc primordial !

Danger pour les tortues

Malheureusement, la protection des tortues marines est de plus en plus difficile car la fréquentation des plages libanaises atteint son apogée à la période même où ces tortues se reproduisent. Plusieurs problèmes se posent alors :

La pollution qui nuit à la qualité des plages, le passage d’engins tels que les véhicules tout terrain qui peuvent écraser les œufs ou rendre impossible la marche des petites tortues dès leur éclosion vers l’eau, l’occupation des plages par l’homme qui effraie les tortues. Celles-ci sont victimes en pleine mer des engins de pêche (chaluts, filets maillants, palangres, etc.). Les œufs des tortues sont considérés à tort comme aphrodisiaques pour l’homme et paient à cet effet un lourd tribut.

Actuellement, toutes les espèces de tortues marines sont classées « menacées» ou « vulnérables » et toutes les populations sont concernées dans le monde. Les tortues marines sont inscrites sur l’Annexe I de la C.I.T.E.S. (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora, dite également Convention de Washington).

Il est nécessaire de mettre en œuvre une campagne nationale de sensibilisation du public sur les tortues marines et également sur les menaces qui touchent à la biodiversité et à l’environnement. Il est particulièrement important d’informer les pêcheurs de l’impact de leur activité sur la biodiversité marine.

Il faut non seulement des actions et des lois de la part du gouvernement mais aussi une prise de conscience des Libanais : la mort de la mer Méditerranée signifie la mort des êtres humains qui la côtoient.

La biodiversité, c’est la vie !

L’année 2010 a été déclarée Année internationale de la biodiversité par l’Unesco. Au fil des mois, Junior vous présentera des articles sur la biodiversité du Liban et les activités pour la célébrer rédigés par Dr Magda Bou Dagher-Kharrat, professeur associé à la Faculté des sciences de l’Université Saint-Joseph.

Dossier rédigé par Mahdi AJAMI sous la direction de Dr Magda BOU DAGHER KHARRAT

 


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