2012 juillet aout Mashrou3 Leila

26/02/2014

Liban Société & Culture

mashrou_leila_en__.jpgUne mélodie d’un genre nouveau, en libanais, des sujets tabous… Sept fous de musique ont relevé le défi de transfigurer la chanson libanaise. Mashrou3 Leila, un groupe qui n’a pas fini de nous surprendre !

 

Créé en 2008, ce qui ne devait être au départ que le « projet d’une nuit » s’est transformé en un véritable phénomène musical au Liban et à l’étranger. Les musiciens  s’appellent Hamed Sinno, Ibrahim Badr, Carl Georges, Haig Papazian, Omaya Malaeb, André Chedid et Firas Abou Fakher. Libanais de confessions différentes, mais unis sous une seule religion, celle de la musique et de la liberté ; une oasis mélodieuse dans un désert d’incompréhension…

Rencontre avec Carl (batteur) et André (guitariste).

 

Comment est né le groupe et pourquoi ce nom original ?

Il y a 2 ans, alors que nous étions  élèves en architecture et design à l’AUB, Haig et André ont organisé une réunion pour élèves qui jouent d’un instrument. Quinze  ont répondu à l’appel, et nous avons fini à 7 : ceux qui s’entendaient le mieux. Ce n’était au départ que le projet d’une nuit qui s’est développé plus sérieusement. Nous avons souhaité garder le nom « Leila »  car il est très utilisé dans la langue arabe, sa littérature, sa musique et ses mystères.

Comment le public a-t-il découvert votre musique ?

Au départ, nous jouions 3 ou 4 chansons (que nous avions écrites) devant une cinquantaine d’étudiants de l’AUB. Très vite, nous avons enchaîné avec des concerts. En 2008, nous avons participé à la fête de la musique. Un succès ! Un an plus tard, nous gagnions un concours de musique organisée par Radio Liban; nous avons obtenu le prix du jury et du public. Les réseaux sociaux tels que Facebook, Youtube et Myspace ont beaucoup contribué à nous faire connaître.

 

Qui vous a offert son soutien à vos débuts ?

Nous avons toujours compté sur le soutien des amis pour les enregistrements, clip vidéos… Nous n’avons ni manager ni boîte de production, puisque le concept de « band » n’est pas développé au Liban. D’ailleurs, tous les groupes libanais s’arrêtent à un certain stade faute d’infrastructure nécessaire. Il faudrait  qu’il y ait des initiatives dans ce sens qui soient prises en amont pour encourager les jeunes groupes comme le notre.

Quelle est la cadence de vos répétitions ?

En temps normal,  2 à 3 fois par semaine. Mais pour de grandes représentations, le rythme est plus intense ; cet été pour Byblos, nous avons dû répéter 8 heures par jour durant 2 mois environ.

 

Dans un an, lorsque vous aurez fini vos études, projetez-vous de vous investir pleinement dans le groupe, ou continuer de pratiquer la musique comme passion ?

Nous allons sûrement continuer, mais nous ne savons pas quelle sera l’ampleur de notre investissement. Nous sommes néanmoins aujourd’hui prêts à compromettre beaucoup de choses vu que cela vaut la peine ; c’est le moment ou jamais.

 

Votre musique est  différente de la musique traditionnelle libanaise. Quel est donc le style « Mashrou3 Leila » ?

Difficile de le définir. Nous avons un son qui nous est particulier, sans pour autant appartenir à un genre musical. Chacun d’entre nous participe à la création d’un morceau; tout le monde s’investit et c’est ce qui caractérise la richesse de notre musique.

Quel est le message que vous voulez faire passer à travers vos chansons ?

Les sujets que nous traitons sont simples et particuliers à la fois. Nous essayons de toucher la mentalité orientale qui a quelque peu cessé d’évoluer en proposant un registre qui se détache de cet archaïsme. Nous aspirons à une existence plus libre et non conformiste.

 

Un prochain concert ?

Après les concerts de cet été, nous préparons une surprise pour la fin de l’année…

 

Pierre FARAH

 

L’album de Mashrou3 Leila est disponible dans les bacs de Virgin et bientôt sur iTunes Store. Vous pouvez aussi consulter leurs clips sur Youtube.

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