2010/10 Mission Inde

16/12/2010

actu ados

Mission « Inde »

Plus d’un milliard d’habitants... 40% de pauvreté... Envie de se rendre utile, de faire du bien autour d’elle... Pour toutes ces raisons, Samar Shalhoub, 24 ans, se lance dans une mission humanitaire au-delà de nos frontières, au secours des pauvres d’Inde !

 

« Tous nos destins individuels sont liés les uns aux autres ». C’est cette devise de l’association « Amnesty International » qui pousse Samar Shalhoub, éducatrice spécialisée, à s’engager dans la société, à regarder plus loin que son cercle habituel, et à prendre l’initiative d’aider ces êtres humains, « ses frères », fragilisés par leur pauvreté matérielle. « Si chacun de nous pouvait s’occuper d’une personne pauvre, plus personne ne le serait ! », affirme Samar. Au Liban, elle travaille aussi avec les délinquants, les « marginaux », pour les aider à se réintégrer.

 

Avant la mission

Parrainée par « USJ sans frontières », Samar établit d’abord des contacts avec l’association des sœurs de Mère Teresa à Calcutta, qui accueillent des volontaires venus des quatre coins du monde pour les aider dans leur mission auprès des pauvres. Ensuite, il lui faut organiser une campagne de collecte d’argent. Avec l’aide de l’acteur et musicien Joseph Azoury et des élèves du collège des Saints-Cœurs Sioufi, elle monte un concert intitulé « Sajda » où se mêlent humour, improvisations et chansons, même en langue indienne! L’argent collecté par ce concert sera consacré aux pauvres en Inde.

Samar n’hésite pas non plus à faire part de son projet à l’ambassadeur de l’Inde au Liban, M. (ou « Shri ») Ravi Thopar. Surpris par son élan de solidarité et son enthousiasme, il offre à Samar des drapeaux indiens pour le concert et promet d’y assister. Il l’aide même à obtenir son visa, refusé à deux reprises.

Le concert est un succès. Touché par la performance des jeunes, l’ambassadeur félicite Samar et conclut :

 « Allez retrouver votre paix intérieure ! ». Désormais, plus rien n’arrête Samar. Elle prend son envol le 18 juillet avec le photographe professionnel Samer Ladki, destination New Delhi.

 

L’aventure en Inde

Le 1er jour de leur arrivée à New Delhi, un terrible accident ferroviaire se produit dans le pays. On proclame un jour de deuil national. Par conséquent, se rendre à Calcutta chez les sœurs de Mère Teresa devient impossible pour les deux missionnaires qui ne peuvent prendre le train. Ils leur envoient tout de même, par la poste, la somme d’argent recueillie au Liban pour leur association.

« Obligés de rester entre New Delhi et la ville de Jaipur, on s’élançait tous les matins dans un « tuk tuk » (un taxi), avant le lever du soleil, à la recherche de personnes à aider, raconte Samar.  Et le soir, on allait de nouveau dans des quartiers plus proches, pour continuer notre journée. En 12 jours de mission, nous avons pu rencontrer, jouer et chanter en indien avec environ 300 enfants analphabètes qui vivent dans les rues. On leur donnait également des sacs de friandises, ce qui les réjouissait encore plus ! Il a fallu du temps pour qu’ils s’habituent à nous, parce qu’ils sont de nature assez méfiante. On communiquait surtout par gestes avec eux.

Les conditions de vie de ces habitants sont difficiles : ils dorment, mangent, se douchent et font leurs besoins dans la rue ! Plusieurs animaux partagent leur « habitat » : les vaches (considérées en Inde comme sacrées), les éléphants, les sangliers, les  chimpanzés, etc. Conséquences : mauvaises odeurs, déchets éparpillés, nombreuses maladies. D’où la nécessité d’intégrer dans notre programme de la journée une initiation de base à l’hygiène du corps. »

 

Impressions personnelles

« Une simple corde à sauter rendait les enfants les plus heureux  du monde, confie Samar. J’étais tellement émue quand ils se réveillaient et couraient vers moi, tout simplement, parce que je jouais avec un ballon ! Ces petits jeux n’existent malheureusement pas chez eux. Même manger est un luxe, une faveur ! J’ai alors vraiment appris à être reconnaissante et à apprécier toutes les chances que j’ai dans ma vie, même les plus simples : être logée, nourrie... Le soir, en rentrant de ma journée de mission, je tombais de fatigue. Mais il suffisait de penser à la joie que j’ai pu apporter aux autres, et au sourire des enfants, pour être de nouveau motivée à les retrouver le lendemain matin. »

 

L’Inde

« L’Inde est le pays de la méditation par excellence, explique Samar. Des ondes positives se dégagent de leurs temples, comme le fameux « Baha’i » qui a la forme d’un lotus à neuf pétales. Chaque pétale représente une vertu : l’amour, le succès, etc. Ce lieu est destiné à l’adoration, quelle que soit notre religion. On y prie dans la paix, au son du gazouillis des oiseaux. Les fleurs, les oiseaux, l’eau qui coule sont des symboles qu’on retrouve partout en Inde, exprimant cette philosophie de paix, de sérénité et d’élévation perpétuelle. Mais c’est aussi le pays des contrastes : élévation spirituelle d’une part, mais négligence du peuple d’autre part. De la fenêtre d’une chambre luxueuse d’un hôtel, on peut apercevoir des pauvres qui dorment dans la rue... C’est écœurant ! »

 

Et après ?

Samar ne compte pas s’arrêter à cette première aventure. Elle organise une prochaine mission en Ethiopie, à Noël. D’ailleurs, elle encourage tous les jeunes à vivre un jour cette expérience unique de mission : « c’est l’occasion de découvrir de nouvelles civilisations, mais surtout la chance de se découvrir soi-même, de faire face à son autonomie, pour se dépasser et aller vers les autres. », conclut Samar. 

 

Pour contacter Samar Shalhoub et vous joindre à ses missions, appelez le 03-642867.

 

Stéphanie JABRE

 

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