2011/05 Les abeilles en danger

26/05/2011

Faune & Flore

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La forte mortalité des abeilles est un phénomène planétaire qui pourrait avoir de graves conséquences sur la biodiversité et la pollinisation des plantes alimentaires. Explications.

 

La disparition des abeilles ou le syndrome d’effondrement des colonies est un phénomène qui apparaît dans de nombreuses régions du monde. Les abeilles sortent de la ruche et ne reviennent plus. Du jour au lendemain, la ruche se vide. Le nombre de colonies a chuté de 10 à 30% en Europe, de 30% aux États-Unis et de 85% au Moyen-Orient. Ce syndrome n’affecte pas l’Amérique latine, l’Afrique et l’Australie. Quelle est la vraie cause de ce phénomène ? Aujourd’hui, personne n’a la réponse exacte, mais les scientifiques pensent que plusieurs facteurs sont en jeu.

 

Hypothèses avancées
En recueillant le nectar et le pollen, les abeilles peuvent être intoxiquées par les insecticides suite à une exposition unique ou répétée. Cela provoque leur mort ou des modifications dans leur comportement.
La réduction des prairies naturelles est un facteur qui explique en partie la disparition des abeilles. Il induit une baisse de la nourriture essentielle à la survie des polinisatrices. De plus, la sécheresse accrue et les hivers doux affaiblissent les abeilles qui sortent de leur ruche précocement et ne trouvent pas suffisamment de nourriture, le pollen.
Certains parasites, champignons ou insectes, sont capables de tuer les abeilles et de les manger. Ils constituent un danger à leur survie.
Enfin, les abeilles qui communiquent entre elles grâce à des ondes et qui utilisent le champ magnétique naturel pour se guider sont perturbées par la radiotéléphonie. Celle-ci affecte les échanges entre les abeilles d’une même ruche et leur comportement.          

 

Biodiversité et agriculture menacées
La célèbre citation d’Einstein « Si l’abeille venait à disparaître, l’homme n’aurait plus que quelques années à vivre » est bien sûr caricaturale mais proche de la réalité. En effet, si les abeilles venaient à disparaître, certaines plantes disparaîtront aussi, vu que les abeilles sont des insectes pollinisateurs : elles transportent le pollen des fleurs qu’elles butinent sur le pistil d’autres fleurs, ce qui permet la fécondation et la reproduction des espèces végétales. Cela a pour résultat une diminution de la diversité alimentaire.
Au-delà des conséquences écologiques, la disparition des abeilles a aussi des conséquences économiques : Si la production agricole diminue, le prix des aliments augmentera, un grand nombre d’agriculteurs se retrouvera au chômage et les apiculteurs ne pourront plus exercer leur métier.

 

La vie des abeilles

Les abeilles vivent en colonies dont la taille varie en fonction des saisons : une dizaine de milliers d’individus lors de l’hivernage, et de 50000 à 60 000 individus en pleine saison. Chaque colonie compte 3 catégories d’abeilles :

 

La reine
Les abeilles choisissent une larve pour laquelle elles créent une alvéole différente des autres. Elles la nourrissent de gelée royale durant toute sa vie. Cette riche nourriture assure une croissance rapide à l’œuf. Seize jours s’écoulent entre la ponte de l’œuf et la naissance de la jeune reine, alors qu’il faut 24 jours pour une abeille.
Chaque colonie a une reine. Elle pond jusqu’à 2000 œufs par jour et vit 5 ans en moyenne. Elle sécrète des phéromones, substances chimiques émises par la plupart des animaux, qui provoquent chez leurs congénères des comportements spécifiques.  Ainsi, chaque colonie a une odeur typique.

 

Les ouvrières
Chaque ouvrière assure plusieurs rôles en fonction de son âge (elle vit en moyenne 45 jours) et du développement de ses organes. Après leur naissance, elles nettoient les alvéoles. Quand leurs organes sont physiologiquement prêts, elles élaborent la gelée royale pour nourrir les larves et la reine. Ensuite, elles s’occupent à consolider la ruche et à la défendre. Leur dernière tâche est la récolte du pollen et la fabrication du miel.

 

Les mâles ou les faux bourdons
Ils ont pour unique rôle d’assurer la fécondation des reines. Incapables de se nourrir seuls, ils deviennent encombrants surtout en période de froid. Les abeilles essaient de les chasser de la ruche.

 

La fabrication du miel

Le miel est la denrée sucrée produite par les abeilles à partir du nectar (liquide sucré secrété par les plantes) ou du miellat (excrétions sucrées d’insectes parasites comme les pucerons). Dans de nombreux pays, l’appellation « miel » est réglementée : c’est un aliment entièrement naturel, auquel on ne doit ajouter ni additifs ni conservateurs.

Grâce à leur trompe, les abeilles aspirent nectar et miellat qu’elles stockent provisoirement dans leur jabot. Arrivées à la ruche, l’ouvrière butineuse régurgite le mélange à une receveuse, puis il passe d’une ouvrière à l’autre. Il sera ainsi mélangé à la salive de l’abeille pour le rendre fluide et l’enrichir d’enzymes responsables de la transformation des sucres : Le saccharose donnera du glucose et du fructose. En fonction de l’équilibre de ses sucres, le miel cristallise : plus il est riche en fructose, plus il est liquide ; plus sa teneur en glucose augmente, plus il cristallise rapidement.

Une fois que les abeilles ont mis le mélange dans les alvéoles, il subit une concentration par évaporation de son eau grâce à la chaleur qui règne dans la ruche et aux ouvrières qui le ventilent en battant des ailes. On obtient ainsi, au bout de quelques jours, le miel. Les abeilles bouchent les alvéoles hermétiquement par une couche de cire. Le miel stocké servira de nourriture.

 

La récolte du miel
L’apiculteur se protège pour retirer le miel de la ruche. Il porte combinaison, voile, gants, bottes et commence par désoperculer les cadres c’est-à-dire ouvrir les alvéoles en retirant les opercules qui les bouchent.
Il place ensuite les cadres désoperculés dans un extracteur pour extraire le miel des rayons de cire. Cette étape doit se faire quand le miel est encore chaud.
Puis, durant quelques jours, il décante le miel récupéré à une température comprise entre 25 et 30° C. Les impuretés remontent à la surface. La couche qui se forme est enlevée avec une lame fine. Le miel est alors conservé à température ambiante dans des pots fermés.

 

Le saviez-vous
Le miel n’est pas seulement un aliment. L’homme l’utilise pour stériliser et accélérer la cicatrisation des plaies, pour adoucir la peau, pour soulager les maux de gorge et comme antibactérien.


Composition du miel

Glucides (80 %).
Eau (18 % maximum).
Protéines et lipides (infime quantité).
Vitamines et minéraux en traces.
Grains de pollen et autres composés notamment des antioxydants dont la nature et la quantité varient selon la source florale.

 

Diane KASSIS

 

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