La musique a toujours été étroitement liée aux événements importants de la vie des hommes. Elle accompagnait les cérémonies religieuses comme les sacrifices, banquets, mariages ou funérailles. Elle rythmait aussi les exercices sportifs et militaires. Pour les Grecs, la musique est inséparable d'une bonne instruction. Platon en explique la raison : « Si la musique est la partie principale de l'éducation, n'est-ce pas parce que le rythme et l'harmonie ont au suprême degré la puissance de pénétrer dans l'âme, de s'en emparer, d'y introduire le beau et de la soumettre à son empire ? »
L'indispensable lyre
La lyre, qui accompagnait généralement le chant, était l'instrument à cordes le plus populaire de l'Antiquité. On l'enseignait aux enfants grecs presque aussitôt qu'à lire et à écrire. Alors qu'elle comprenait de 5 à 8 cordes, il existait une version perfectionnée, la cithare, qui pouvait comporter jusqu'à 18 cordes. Dans la mythologie grecque, c'est Hermès qui créa la lyre à partir d'une carapace de tortue sur laquelle il fixa sept cordes en boyaux de brebis. Il céda ensuite sa lyre à Apollon (en échange de bœufs qu'il lui avait volés): elle devint son symbole et fit de lui le dieu de la musique. Des lyres plus anciennes sont connues: le kinnôr des Hébreux et le phoïnikion des Phéniciens.
L'aulos, indissociable de la lyre
La flûte, l'aulos grec, la tibia romaine, instrument incontournable des fêtes religieuses, accompagnait généralement la lyre. Elle était moins appréciée que la lyre car elle déformait le visage et ne permettait pas au musicien de chanter. C'est pour cette raison que, d'après la légende, Athéna n'avait pas adopté cet instrument qu'elle venait pourtant d'inventer en coupant un roseau. Souvent l'aulos est double, (on parle alors de diaule), et se compose de deux tuyaux de bois de longueur identique, munis d'une anche que le musicien pinçait entre ses lèvres.
Pan, l'amoureux éconduit, invente une flûte
Selon la légende, Pan, poussé par le désir, pourchasse la nymphe Syrinx. Mais, souhaitant lui échapper, celle-ci se transforme en roseau. Pan décide alors d'assembler quelques roseaux pour conserver sa mémoire. Il invente ainsi la syrinx, la flûte qui porte aussi son nom.
C'est l'instrument des bergers par excellence. Platon l'évoque en ces termes : « Il te reste la lyre et la cithare, utiles à la ville ; aux champs, les bergers auront la syrinx ».
Mélodies de la harpe dans le gynécée
C'est dans leurs appartements, les gynécées, que Grecques et Romaines jouaient de la harpe. Cet instrument est aussi connu des Mésopotamiens et des Égyptiens. Suivant l'époque, il est de forme arquée ou angulaire.
Le luth
Ou tambûr est un instrument d'origine orientale, muni d'un manche allongé.
Rythmes stimulants du tambourin
Le tambourin, constitué d'une peau tendue sur un cadre en bois, accompagnait les danses et était utilisé principalement au cours de cérémonies religieuses, exclusivement par les femmes. La musicienne, debout, tenait le tympanon de sa main gauche et le frappait du bout des doigts de la main droite comme on le voit sur plusieurs figurines de l'époque phénicienne, déposées à l'origine dans les temples comme offrandes.
Le saviez-vous?
• Le dieu grec de la musique et des arts était Apollon. Un chant grec nous apprend qu'à son passage, rossignols, hirondelles et cigales se mettaient à chanter.
• Le terme « musique» dérive de « Muses », les neuf sœurs, filles de Zeus. Ce sont elles qui présidaient à la musique et à la poésie et étaient ainsi associées à Apollon.
• Les Grecs organisaient des concours musicaux où s'affrontaient les musiciens les plus en vue. À Baalbeck, un odéon romain aurait servi de salle de spectacle où étaient donnés des «concerts».