Cultiver la terre, un plaisir pour Fadia

Maria PASCALIDES | 21/11/2014

Environment

Agriculture

Travailler la terre est un plaisir pour Fadia Abi Farah, originaire de Baskinta. Pour rien au monde elle ne quittera la terre où elle a grandi.

« Mon père était agriculteur, dit-elle fièrement. Il était aussi employé à la Municipalité de Beyrouth. Maintenant, qu'il est vieux, j'ai repris le flambeau et je cultive notre champ. Il était impensable pour moi d'abandonner cette terre qui m'a nourrie et de la laisser en friches. »
Fadia enseigne l'arabe au Collège Louise Wegman. Tous les jours, après son travail et durant les vacances scolaires, elle s'adonne corps et âme à l'agriculture. Une véritable détente. Le verger qu'elle cultive s'étend sur plusieurs terrasses. Elle y fait pousser des pommiers et des cerisiers, principales productions agricoles de la région. Elle a aussi planté dans un potager, à côté de la maison, tous les ingrédients d'une bonne salade : laitue, choux, persil, tomates, poivrons, concombres... « Tous mes produits sont bio, » souligne-t-elle. Bien qu'elle soit critiquée par son père, Fadia refuse d'utiliser des pesticides. « Il y a toujours moyen de soigner le mal si l'on s'y prend à temps. »
À l'écoute de ses plantes
L'agriculture procure à Fadia un grand plaisir. Elle aime observer ses plantes tous les matins. « Une plante, dit-elle, c'est comme un enfant. Elle a besoin d'attention. Il faut être à son écoute, lui donner de l'eau quand elle a soif, des vitamines quand elle est faible, la soigner si elle est malade, soutenir une branche ou un tronc quand ils s'inclinent ... Je travaille la terre depuis dix ans. J'ai beaucoup appris de mon expérience mais je continue à tester de nouvelles techniques pour améliorer mes récoltes. Au village, nous discutons continuellement entre agriculteurs, nous partageons nos problèmes, nos inquiétudes : s'il ne pleut pas assez, s'il grêle quand les arbres fruitiers fleurissent, quand une maladie s'abat sur nos cultures... »
L'agriculture n'est pas un travail lucratif. Fadia le sait bien. Les rendements agricoles dépendent des caprices de la nature : le climat et l'eau. « Il ne nous reste plus qu'à prier Dieu et souhaiter sa clémence. » Malgré tout elle ne se décourage pas. Elle veut acheter une nouvelle parcelle de terre pour développer ses cultures. « Où vous voulez que j'aille ? C'est ma terre et j'y reste ! »

 

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