Regard franc et décidé, beau sourire, Mara Ingea parle de sa passion, le bricolage. Sur son établi, une perceuse, de la colle, des cutters, des pinces, des pinceaux, de petits pots de peinture et dans les tiroirs, ses trésors : des perles de bois, des fils de fer, des bouchons, du carton, des boîtes... Un tas de pacotilles que l'on pourrait trouver dans une poubelle mais que Mara garde soigneusement car elle fait feu de tout bois. « Si l'objet me plaît, je le garde en imaginant comment il pourra me servir. La moto miniature, par exemple, que je viens de construire pour une commande, est composée de divers petits objets en plastique et en métal que j'ai collés les uns aux autres. » De ses doigts agiles, Mara sculpte de toutes petites perles de bois pour la tête de ses personnages miniatures. Elle la peint, ajoute des bouts de laine en guise de cheveux. Avec les fils de fer qu'elle tresse et qu'elle tord, elle donne la forme au corps qu'elle habille. Chacun de ses personnages a une expression particulière, une attitude différente selon la scène où ils seront intégrés. Le soin du détail caractérise son travail créatif.
Perfectionniste jusqu'au bout des ongles
« Mon père m'a appris à dessiner, alors que j'étais toute petite. Il façonnait aussi avec de la pâte à modeler les héros et les héroïnes d'aventures que nous rêvions ensemble. » À 6 ans déjà, Mara confectionne à partir de boîtes de lait au chocolat et de rouleaux de papier toilette des objets pour décorer la maison à Noël. Plus tard, elle fabrique ses premiers personnages avec des plaques de métal et du fil : des robots mobiles.
En grandissant, Mara se lance de nouveaux défis : fabriquer des boîtes surprises, des boîtes peintes en noir, d'apparence ordinaire mais qui, une fois dépliées, s'ouvrent, comme une boîte de Pandore, et dévoilent un monde miniature : un bar des années 50 où un pianiste joue un air de musique faisant valser un couple enlacé, un marché de fruits en Birmanie, la place publique d'un village libanais, une salle de classe (suite à des cours d'allemand pris avec son papa).... « Je ne prépare aucune maquette, aucun dessin pour voir comment le tout s'emboîtera une fois que la boîte sera fermée. J'essaye, j'ajuste, je défais jusqu'à ce que je réussisse. Ce travail prend du temps, un mois ou deux. Pour réussir, il faut beaucoup de patience, être perfectionniste et avoir le goût du travail bien fait. » Rien ne semble faire reculer Mara qui se lance aujourd'hui un nouveau défi, faire tourner électriquement son manège d'enfants. « Je n'ai pas encore réussi, je laisse l'idée mûrir. J'y arriverai. »