L'intrigue
Une fois n'est pas coutume, le récit débute à Rome où César vient de terminer l'écriture de ses Commentaires sur la guerre des Gaules. Son éditeur, Bonus Promoplus, lui conseille de supprimer un passage qui fait tâche, «Revers subis face aux irréductibles Gaulois», dans lequel est consignée la résistance du village d'Astérix et Obélix. César accepte, et le papyrus concerné doit être détruit. Sauf qu'un des scribes qui l'ont recopié le confie secrètement à un « colporteur de nouvelles » gaulois (dont les traits sont inspirés de ceux de Julian Assange de Wikileaks). Une catastrophe pour César, car si le sénat romain apprend la vérité, il pourrait lui couper les vivres. Recherché, Doublepolémix (qui a failli s'appeler Wikilix) fuit et traverse la gaule pour remettre le précieux document à Astérix et Obélix...
Des trouvailles géniales
Pour y parvenir, pas besoin de recourir à des anachronismes : il suffit de transposer. Par exemple, un nouveau système de communication ultra-rapide (à base de transfert de messages véhiculés par des pigeons) est dirigé par un certain Résowifix. Les druides, eux, échangent à l'aide de flûtes dont la seule note est un long « twiiiiit ». L'album fourmille de dizaines de ces petites trouvailles assez géniales qui font écho à nos nouveaux usages.
Bourré de gags, de jeux de mots et de trouvailles que n'aurait pas reniées le grand René Goscinny, Le papyrus de César est assurément une réussite.
« Le papyrus de César », de Jean-Yves Ferri & Didier Conrad – éd. Albert René