La Terre se réchauffe. Agissons vite

Maria PASCALIDES | 26/11/2015

Environment

COP 21

La Terre va mal. Sa fièvre monte. Pour la 21e édition de la Conférence des parties qui se tiendra à Paris en décembre, les États membres des Nations unies sont invités à s'engager pour sauver la planète.

ÀParis, du 30 novembre au 11 décembre, 196 participants (195 pays et l'Union européenne) et plus de 2000 organisations de la société civile se réuniront pour la 21e édition de la Conférence des parties (COP21). Ils doivent conclure un accord contraignant et universel qui les engage tous à limiter le réchauffement du climat à 2°C, d'ici 2100. Si cet accord est signé, ce sera le premier, puisqu'il n'existe aucun texte exigeant que tous les pays du monde réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre.

L'homme pointé du doigt
Il n'y a plus de doute. À l'origine du réchauffement de la Terre, il y a les gaz à effet de serre ou GES (dioxyde de carbone, méthane...) ; 97% des scientifiques travaillant sur le changement climatique en sont sûrs. Depuis la révolution industrielle, les émissions de gaz à effet de serre augmentent à cause de la combustion des énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) de plus en plus utilisées par l'homme dans les industries, le chauffage et les transports, ce qui cause un réchauffement de la Terre et dérègle notre climat : fonte des glaces, élévation du niveau des océans, sécheresse, inondations...

Les conférences des parties se succèdent
Réalisant les dangers qui menacent notre Terre, les pays membres de l'ONU se sont réunis en 1992, à Rio, lors du Sommet de la Terre et ont créé la Convention – cadre des Nations unies pour le climat qui prévoyait entre autres des actions pour limiter la hausse des températures. Depuis 1995, des Conférences des parties* (COP) sont organisées chaque année pour mettre à jour la Convention. En 1997, suite à la COP de Kyoto, un protocole exigeait que les pays développés freinent leurs émissions de GES. Il devait être appliqué entre 2008 et 2012. Ces engagements ont été prolongés jusqu'à 2020, à Kyoto, en 2005. L'accord contraignant attendu à la COP21 à Paris doit être appliqué à cette date et par tous les pays. En 2009, à la COP de Copenhague, certains pays se sont engagés à mobiliser 100 millions de dollars par an d'ici à 2020 pour permettre aux pays en développement de s'adapter au changement climatique et réduire leurs émissions.

COP21, la contribution volontaire du Liban
Avant l'ouverture de la COP21, 149 États ont remis à l'ONU leurs contributions nationales volontaires à la réduction des GES. Le Liban a lui aussi présenté la sienne préparée par une équipe du Pnud au ministère de l'Environnement après avoir consulté une commission ministérielle composée de représentants de plusieurs ministères. Avec le Maroc, la Tunisie, l'Algérie, la Jordanie, la Mauritanie et Djibouti, le Liban fait partie des seuls sept pays arabes à s'engager à réduire les émissions de GES. Bien que sa part d'émissions ne soit que de 0,07%, le Liban s'engage à les réduire de 15% d'ici à 2030 s'il ne reçoit aucune aide internationale. Il ferait en sorte aussi que 15% de sa production d'énergie soit obtenue à partir d'énergies renouvelables et que sa consommation d'énergie soit réduite de 3%. Mais s'il reçoit une aide internationale, il s'engage à mieux faire. Il se fixe comme objectif de réduire les GES de 30% et de 10% sa consommation d'énergie et d'augmenter sa production d'énergie à partir d'énergies renouvelables de 20% d'ici 2030.

La Chine contribue aussi
Près de 28% des gaz à effet de serre dans le monde sont émis par la Chine, premier pollueur de la planète. Pour la COP21, ce pays s'engage à réduire l'intensité carbone du pays de 60 à 65% par rapport à 2005 et d'ici à 2030. La Chine a baissé sa consommation de charbon depuis deux ans, entraînant avec elle une chute des émissions de CO2 en 2014 et au premier trimestre 2015.
Elle s'engage aussi à atteindre 20% d'énergies non fossiles dans son mix d'ici 2030. La Chine investit autant que l'Europe et les États-Unis dans les énergies renouvelables.

Principaux objectifs de la COP21
• S'assurer que l'ensemble des contributions suffisent à limiter la hausse des températures et rédiger un accord contraignant pour tous les États signataires: agir pour que la température mondiale n'augmente pas plus de 2°C d'ici 2100, seuil au-delà duquel les événements climatiques extrêmes se multiplieront.
• Développer une économie mondiale neutre en carbone, c'est-à-dire émettre autant de carbone que la Terre peut absorber.
• Montrer comment seront mobilisés les 100 milliards de dollars par an promis aux pays en développement d'ici 2020.

Des chiffres
4,5°C c'est l'élévation de température mondiale que l'on pourrait atteindre d'ici 2100 si aucune politique climatique n'est appliquée. Depuis la révolution industrielle, la terre s'est réchauffée de 0,85°C. À titre comparatif, depuis la fin de la dernière ère glaciaire, il y a 10000 ans, la Terre s'est réchauffée de 5°C.
400 ppm c'est la concentration atmosphérique actuelle de carbone dans l'air. Elle était de 270 ppm au XIXe siècle. (ppm: nombre de molécules de CO2 par million de molécules de l'atmosphère).
30% c'est la biodiversité qui pourrait disparaître d'ici 2100, soit 20000 espèces vivantes par an.
1 mètre, c'est l'élévation attendue du niveau des océans en 2100 si le réchauffement se poursuit. Le niveau des océans s'est déjà élevé de 20 cm en un siècle.
40% c'est la réduction minimum des GES qu'il faut atteindre d'ici 2050 pour ne pas dépasser 2°C de réchauffement.

* On appelle «parties» les États qui ont signé la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 1992, au Sommet de la Terre à Rio.

Les plus lus